Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a déclaré lundi que les conditions n’étaient plus propices à la poursuite de la lutte contre les « militants islamistes » au Mali, et que le président Emmanuel Macron avait appelé à une réorganisation des troupes françaises dans la région.
« Si les conditions ne sont plus favorables pour pouvoir agir au Mali, et c’est clairement le cas, nous continuerons à combattre le terrorisme à côté des pays du Sahel », a déclaré Le Drian à France 5.
La France envisage de retirer ses troupes du Mali, mais adapter sa stratégie pour empêcher la propagation de ce qu’elle appelle « l’extrémisme islamique » dans le sud pourrait compliquer les choses et accroître l’incertitude dans la région.
« Le président veut que nous nous regroupions. Nous ne partirons pas, mais nous nous réarrangerons pour assurer la poursuite de la guerre contre le terrorisme. »
Trois sources diplomatiques ont indiqué qu’une annonce du retrait du Mali serait faite cette semaine.
Selon un projet de document consulté par Reuters, distribué aux pays impliqués au Mali mais non encore approuvé, la France et ses partenaires des Forces spéciales européennes (Taboka) ont convenu de coordonner le retrait de leurs moyens militaires du territoire malien.
Selon un rapport de l’Agence France-Presse, face à la montée du sentiment anti-français dans la région du Sahel, des messages hostiles diffusés par la junte militaire au pouvoir au Mali et des manifestations violentes pour bloquer le passage des convois des troupes « Barkhane » au Burkina Faso et Au Niger, la coopération militaire française pour combattre les « militants islamistes » dans la région est devenue une Côte discutable.
« Il y a toujours eu un sentiment anti-français implicite à cause d’une sorte d’arrogance française et d’arrogance dans la politique française en Afrique, qui n’a pas subi de changements majeurs depuis la fin du colonialisme », Rodrigue Kony, chercheur à l’Institut pour la sécurité Des études, a indiqué l’AFP.
Le chercheur nigérian Rahman Idris écrit que « la France, contrairement à la Grande-Bretagne, a pratiqué en 1958, sous l’égide du général de Gaulle, une politique néocoloniale en Afrique subsaharienne, et cette politique a poussé la France à faire des interventions militaires de routine sur son territoire d’influence. » Ainsi, l’opinion publique considère l’opération antijihadiste « Barkhane » comme une intervention néocoloniale, même si la France tente d’impliquer des militaires locaux dans ses opérations de combat.
« Des erreurs diplomatiques ont été commises, comme ce fut le cas lorsque la France a empêché les soldats maliens de retourner à Kidal en 2013. Ce genre d’événement est perçu comme arrogant et renforce le sentiment de patriotisme et d’indépendance qui est rapidement revenu aujourd’hui. La junte (à Bamako) essaie de capitaliser sur ce sentiment », a ajouté Kony.
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