L’Union européenne et ses États membres peuvent « faire davantage » pour aider l’Arménie et envoyer un « signal clair », a déclaré la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, qui a également annoncé mardi que la France enverrait du « matériel militaire ».
«J’ai soumis une demande écrite formelle au haut représentant de l’Union européenne, Josep Borrell, […] inclure l’Arménie dans le champ des bénéficiaires de la Facilité européenne pour la paix [EPF]», a déclaré Colonna mardi soir lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue arménien à Erevan.
L’EPF est un instrument financier extrabudgétaire de l’UE destiné à remplacer les dons d’armes des États membres faits à l’Ukraine et à ses pays partenaires.
Concernant l’Arménie, le ministre français a également demandé à Borrell « d’augmenter les effectifs de la Mission européenne d’observation et de renforcer son mandat pour que cette mission devienne encore plus utile ».
« Mais nous sommes [Europeans] nous pouvons faire plus », a ajouté le ministre.
Colonna a indiqué que les « efforts » de la France étaient également « européens », avec l’espoir que « l’Union européenne et ses États membres enverront désormais un signal clair » en soutien à l’Arménie.
Un signal adressé à « tous ceux qui sont tentés de remettre en cause l’intégrité territoriale de l’Arménie. De telles actions susciteront de vives réactions. Qu’il n’y ait aucun doute là-dessus », a-t-il ajouté. « Nous [Europeans] Nous devons le confirmer ensemble.
« J’espère également que nous pourrons compter sur le soutien d’amis, de partenaires et d’autres alliés. Et en disant cela, je pense bien sûr aux États-Unis », a ajouté Colonna.
Après une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE à Kiev lundi, le chef de la diplomatie française a déclaré avoir constaté un changement de préférences envers l’Arménie de la part de certains partenaires européens. «Je pense pouvoir dire que les récents événements tragiques au Haut-Karabakh ont amené un certain nombre de nos partenaires à changer de vision.»
Il espère que cela « les rapprochera de notre point de vue et de la nécessaire unité entre les peuples européens », l’objectif restant « une solution politique juste et durable et un traité de paix ».
Livraison de matériel militaire
Dans une perspective bilatérale franco-arménienne, le ministre a également annoncé que « la France a donné son accord à la conclusion d’un futur contrat conclu avec l’Arménie, qui permettra la livraison de matériel militaire à l’Arménie afin de garantir sa défense ».
Lorsqu’on lui a demandé s’il s’agissait d’une vente d’armes ou d’une cargaison non retournable, le ministère français des Affaires étrangères n’a pas répondu à la demande d’Euractiv au moment de la publication de cet article.
L’annonce et la visite du chef de la diplomatie française interviennent après l’opération militaire de l’Azerbaïdjan contre la région séparatiste du Haut-Karabakh, qui a entraîné la fuite de « plus de 100 000 réfugiés arméniens » vers l’Arménie. « La situation au Haut-Karabagh […] est une violation flagrante du droit international », a souligné le ministre français, tout en assurant à l’Arménie le « soutien continu » de la France.
Ce soutien « se poursuivra et sera à nouveau démontré si nécessaire ».
La réponse, au-delà du soutien humanitaire, a également été « politique », a déclaré le ministre, soulignant que la France était « plus active que d’autres pays et depuis plus longtemps » avec l’Arménie.
Colonna a déclaré que la France travaillait sur « son projet [UN Security Council] résolution visant à garantir une présence internationale permanente au Haut-Karabakh.
La visite du ministre était également « une manière de démontrer l’extrême vigilance de la France face à toute tentative menaçant ou envisageant de porter atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Arménie », a-t-il conclu.
(Davide Basso | Euractiv.fr)
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