Par Tural Heybatov
Événements actuels dans Caucase du Sud a une fois de plus attiré l’attention de la communauté mondiale. Un certain nombre d’hommes politiques et de personnalités publiques françaises l’ont fait appel au président français Emmanuel Macron d’envoyer des troupes en Arménie. Cet appel au chef de l’Etat a été publié par LePoint. Ils ont affirmé que l’Arménie était « menacée d’extinction » et ont appelé au déploiement de troupes françaises dans le pays. Parmi les signataires du document, parmi des dizaines d’autres, figurent la maire de Paris Anne Hidalgo et l’ancienne candidate à la présidentielle française Valérie Pécresse.
Cette étape soulève de nombreuses questions. D’abord et avant tout, pourquoi la France, située à des milliers de kilomètres de la région, intervient-elle si activement dans le conflit ? S’agit-il d’une véritable préoccupation humanitaire ou s’inscrit-elle dans un jeu politique plus large ? Dans la politique mondiale, toutes les actions ne sont pas déterminées par de véritables motivations d’aide ; souvent, il y a des intérêts et des objectifs cachés derrière tout cela. La France cherche clairement à accroître son influence dans le Caucase du Sud, et cette démarche peut être considérée comme faisant partie d’une stratégie globale visant à renforcer sa position dans une région géopolitiquement importante.
La France entretient des liens historiques de longue date avec l’Arménie, remontant à l’époque de l’Empire ottoman. Cependant, l’implication française moderne dans les affaires du Caucase ressemble souvent à une manipulation politique. Les hommes politiques français, comme Hidalgo et Pécresse, sont connus pour leur position dure à l’égard de l’Azerbaïdjan, soulevant des doutes sur leur objectivité. Hidalgo, par exemple, a effectué une fois une visite illégale au Karabakh, en Azerbaïdjan, exacerbant les tensions dans la région. Valérie Pécresse, quant à elle, a utilisé le conflit comme un moyen d’accroître son capital politique. Ces actions ne peuvent être envisagées en dehors du contexte de la politique intérieure française, où elles peuvent accroître la popularité auprès de certains groupes électoraux.
L’affirmation selon laquelle l’Arménie est « menacée d’extinction » nécessite une analyse minutieuse. Il est vrai qu’après le récent conflit au Karabakh, les tensions dans la région restent vives. Toutefois, cela ne justifie pas des interprétations unilatérales et des appels à une intervention militaire. Les hommes politiques français qui promeuvent l’idée d’une aide militaire à l’Arménie ignorent des aspects importants du conflit. Ils simplifient les questions historiques et ethniques complexes, en les remplaçant par des slogans simples et confortables pour le public national. Ce type de comportement ne contribue pas à une résolution pacifique mais ne fait qu’alimenter le feu.
De plus, une intervention française pourrait avoir un impact négatif sur les relations entre les pays européens et la région du Caucase. Le précédent d’une intervention militaire d’un État européen dans les affaires d’un autre État pourrait créer un dangereux précédent, sapant les fondements du droit international et de la souveraineté des États.
L’entrée des troupes françaises en Arménie ne fera que compliquer une situation déjà compliquée, augmentant le risque d’escalade et d’implication d’autres pays.
Il est important de rappeler que la France n’est pas le seul acteur extérieur cherchant à influencer la situation dans la région. La Russie, la Turquie et l’Iran sont également activement impliqués dans la politique caucasienne, chacun poursuivant ses propres intérêts. Ces pays entretiennent des liens historiques, culturels et économiques profonds avec les peuples du Caucase, ce qui rend leur implication plus complexe et à plusieurs niveaux. Dans ce contexte, les actions unilatérales de la France ne feront qu’accroître les tensions et créer de nouveaux conflits.
Le déploiement de troupes françaises en Arménie pourrait être considéré comme un défi direct à l’Azerbaïdjan et à ses alliés, créant un nouveau point de tension et rendant encore plus difficile la conclusion d’un règlement pacifique. La France devrait plutôt utiliser ses ressources diplomatiques pour faciliter le dialogue entre les parties au conflit, soutenir les négociations multilatérales et les efforts visant à parvenir à une paix à long terme. L’histoire montre que les solutions militaires produisent rarement une paix durable ; ce n’est que par le dialogue et la compréhension mutuelle que des solutions durables pourront être trouvées.
Les tentatives de la France de retourner l’Arménie contre l’Azerbaïdjan et d’intervenir dans le conflit du Caucase en envoyant des troupes sont des exemples de politiques dangereuses et inconsidérées. Plutôt que de promouvoir la paix, ces actions ne font qu’exacerber les contradictions existantes et menacer la stabilité de l’ensemble de la région. En outre, cela mine la confiance dans la France en tant que médiateur neutre dans les conflits internationaux, un statut qu’elle a perdu depuis longtemps.
Il est important de comprendre qu’une paix durable dans le Caucase n’est possible que par le dialogue et l’accord mutuel. La France, en tant qu’acteur international important, devrait orienter ses efforts vers la facilitation de ces processus plutôt que vers une escalade de la confrontation. Le temps de la manipulation et des jeux politiques est révolu ; le moment est venu d’adopter une approche diplomatique responsable et mature. La communauté internationale doit comprendre que la stabilité et la prospérité dans la région ne peuvent être obtenues que grâce à des efforts conjoints et au respect de la souveraineté de toutes les parties concernées.
La France fait donc preuve d’une hypocrisie dangereuse en essayant d’exploiter la situation en Arménie pour atteindre ses objectifs politiques. C’est non seulement malhonnête mais aussi potentiellement préjudiciable à l’ensemble de la région. La politique française dans le Caucase du Sud, plutôt que de promouvoir la paix et la stabilité, contribue à aggraver les divisions et les conflits. La France doit comprendre que son intervention n’est pas la solution mais une partie du problème. Arrêtez de mettre de l’huile sur le feu, Paris, et engagez-vous dans une véritable diplomatie.
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