PARIS : Les procureurs français ont déclaré vendredi qu’ils enquêtaient sur des allégations de viol et d’abus sexuels, y compris contre des mineurs, contre l’éminent psychanalyste français Gérard Miller.
Ces allégations ne sont que les dernières en date contre des personnalités culturelles éminentes qui ont donné une impulsion au mouvement #MeToo en France ces derniers mois.
Le parquet a ouvert l’enquête jeudi après avoir reçu six plaintes contre la personnalité médiatique et scénariste de 75 ans pour des abus présumés entre 1995 et 2005, a indiqué le parquet à l’AFP.
Miller, commentateur régulier à la radio et à la télévision, n’a pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires de l’AFP.
L’avocate des trois plaignants, Claire Lejeune, s’est félicitée de l’enquête. « Ils espèrent être entendus par l’organisme d’enquête désigné », a-t-il déclaré.
Le magazine Elle et le site Mediapart ont fait état depuis janvier des abus sexuels présumés de Miller entre les années 1990 et 2020.
« Je n’ai jamais pratiqué l’hypnose »
Dans le rapport, quatre femmes accusaient Miller de les avoir violées – dans deux cas alors qu’elles étaient mineures – et plus d’une douzaine accusaient Miller de les agresser sexuellement, accusations qu’il a niées.
Ils ont déclaré qu’il avait invité des jeunes femmes, y compris des mineures, à passer du temps avec lui et qu’il avait tenté de les agresser, souvent après leur avoir donné de l’alcool ou les avoir hypnotisées.
Dans sa lettre, Miller a rejeté ces allégations, affirmant qu’il « n’avait jamais contraint personne » et qu’il n’y avait qu’une relation entre « adultes consentants ».
« Je n’ai jamais pratiqué l’hypnose, ni dans mon cabinet avec des patients, ni généralement à la maison », écrit-il.
Cinq des six personnes qui ont déposé plainte ont raconté leur histoire aux médias.
Parmi eux, une femme qui a accusé Miller de viol après une séance d’hypnose en 2004, alors qu’elle avait 19 ans.
Elle a raconté son histoire à Elle et a déposé plainte mercredi.
Une deuxième femme a porté plainte vendredi dernier après avoir déclaré à Elle Miller qu’elle l’avait agressée sexuellement à son domicile en 2001, après l’avoir rencontré sur le plateau d’une émission de télévision alors qu’elle avait 15 ans.
Une troisième femme, qui a officiellement déposé plainte mercredi, a accusé Miller de l’avoir agressée sexuellement à son domicile lors d’une séance d’hypnose en 2003, alors qu’elle avait 19 ans.
Lejeune représente les trois femmes.
Une quatrième femme, aujourd’hui psychanalyste, a déposé mardi une plainte accusant Miller de viol en 2001 alors qu’elle avait 17 ans et lui 53 ans, a rapporté le journal Le Parisien. Elle a déclaré qu’il l’avait forcée à lui faire une fellation.
Le 6 février, une cinquième femme a formellement accusé Miller de l’avoir agressée sexuellement après l’avoir rencontré alors qu’elle était son élève de 21 ans en 1995, selon Mediapart.
On ne sait pas encore qui est la sixième femme en question.
‘Violation’
Une série d’accusations similaires ont été portées ces derniers mois contre des personnalités des médias et du divertissement.
Les procureurs enquêtent sur les allégations de l’actrice Judith Godrèche selon lesquelles le réalisateur Benoît Jacquot, de 25 ans son aîné, l’aurait violée dans le cadre d’une relation qui aurait débuté alors qu’elle avait 14 ans. Il a nié cette affirmation.
Godreche a déclaré que le documentaire de Miller de 2011, dans lequel Jacquot vantait que sa relation avec lui était une « violation », l’avait incité à enfin s’exprimer après des décennies de silence.
L’icône du cinéma Gérard Depardieu, 75 ans, a également été au centre de critiques selon lesquelles son art mettait trop de temps à dissimuler les abus.
Depardieu a été accusé de viol en 2020 et fait face à plus d’une douzaine d’autres accusations d’agression ou de harcèlement, qu’il a toutes niées.
Le président Emmanuel Macron a suscité des critiques en décembre lorsqu’il a défendu « l’acteur majeur » comme innocent jusqu’à preuve du contraire, et a insinué qu’il était victime d’une « chasse aux sorcières ».
Macron a récemment ajouté qu’il devrait souligner l’importance de la prise de parole des femmes.
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