Dupée par la Russie : la France tombe dans une diplomatie inquiète avec la Chine

La France recommencera-t-elle ? L’année dernière, ils visaient à négocier la paix en Ukraine mais ont été dupés par le président russe Vladimir Poutine. Maintenant, ils sont impliqués avec le président chinois Xi Jinping. Est-ce que ça va?

Le président Emmanuel Macron arrive à Pékin le 5 avril. Parlant du but de sa visite, il a déclaré que la Chine pourrait jouer un rôle important en raison de sa proximité avec la Russie. Il a également mentionné que la Chine a montré une volonté de résoudre le conflit. Le plan était d’embrasser la Chine et de faire pression sur la Russie pour une trêve.

Le 7 avril, Macron s’est rendu dans la province du Guangdong, accompagné de personnalités du monde des affaires et de la culture. L’endroit revêt une grande importance pour Xi Jinping car c’est là que son père, qui a été premier secrétaire, a promu les réformes économiques de la Chine.

Le président du Comité permanent de l’Assemblée populaire nationale chinoise, Zhao Leji, serre la main du président français Emmanuel Macron (à gauche) lors de sa visite en Chine au Grand Hall du Peuple à Pékin le 6 avril. (© Reuters via Kyodo)

Où va la France ?

Mi-mars, un colloque sur la Chine s’est tenu à Paris. Un participant de Taïwan a levé la main et s’est levé, indiquant que Macron avait fait une grosse erreur en Ukraine. Ensuite, les Taïwanais ont demandé de quoi Macron voulait discuter avec Xi Jinping, en regardant les experts français sur scène.

Les mots véhiculaient une méfiance évidente à l’égard de Macron, qui a eu un appel téléphonique infructueux de plusieurs heures avec Poutine l’année dernière. C’est comme s’ils suggéraient que Macron répétait la même erreur avec Xi Jinping.

J’ai entendu des voix inquiètes même d’un diplomate japonais en France. Lors d’une de leurs réunions, les représentants du gouvernement français ont salué les plans du Japon, de la Grande-Bretagne et de l’Italie pour le développement conjoint de l’avion de chasse de la prochaine génération. La raison des éloges, cependant, est que « le Japon a agi sans les États-Unis ». Cela crée une certaine confusion.

Le diplomate a exprimé son inquiétude. Il a déclaré que l’alliance nippo-américaine est la pierre angulaire de la politique étrangère du Japon. De plus, il est important que la France comprenne cela.

Le président français Emmanuel Macron s’exprime à l’université Sun Yat-sen de Guangzhou, en Chine, le 7 avril (© AP = Kyodo)

L’état d’esprit de Charles de Gaulle

En 1964, la France a établi des relations diplomatiques avec la République populaire de Chine malgré l’opposition des États-Unis. À l’époque, le président Charles de Gaulle courtisait la Chine pour compenser la bipolarisation du monde entre les États-Unis et l’Union soviétique.

Même après près de 60 ans, le cœur de la diplomatie française reste le même. Macron a également hérité de l’approche de de Gaulle et il n’aime pas être dominé par les États-Unis.

La France est le seul État membre de l’UE dont le territoire se situe dans l’Indo-Pacifique. Il a stationné environ 3 000 soldats dans les territoires d’outre-mer de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie.

En 2018, la France est devenue le premier pays de l’UE à établir sa propre stratégie nationale Indo-Pacifique. La stratégie a été révisée et le document compte actuellement 78 pages. Cela inclut l’Inde et le Japon en tant que pays partenaires, avec seulement cinq ou six références aux États-Unis. Alors qu’un cadre de sécurité dirigé par les États-Unis est en cours d’élaboration, la France semble garder délibérément ses distances.

Le président français Emmanuel Macron est promené dans le parc par le président chinois Xi Jinping à sa résidence officielle à Guangzhou, province du Guangdong, Chine, le 7 avril. (©AP via Kyodo)

La Chine choisit la France

Dans la région Indo-Pacifique, le Quad a d’abord été formé par le Japon, les États-Unis, l’Inde et l’Australie. Suivi par la création d’AUKUS par les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Australie. La coopération entre le Japon, les États-Unis et la Corée du Sud progresse également. Il fait suite à la récente visite du président sud-coréen Yoon Suk-yeol au Japon.

Pour contrer l’hégémonie chinoise, un double encerclement par les pays démocratiques se met en place.

La France participe à des exercices militaires conjoints mais ne cherche pas à rejoindre le cadre dirigé par les États-Unis. La France met l’accent sur l’autonomie stratégique de la France et de l’UE. Mais aussi sceptique quant à l’implication de l’OTAN en Asie.

Pour la Chine, qui veut diviser l’Occident, peut-être aucun pays n’est plus facile à traiter que la France. Journal de langue chinoise anglaise Quotidien chinois a salué la France comme un acteur responsable du multilatéralisme avant la visite de Macron.

Antoine Bondazun chercheur du groupe de réflexion français la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), a déclaré : « La France ne devrait pas trop souligner ses différences avec les États-Unis. Cela profitera à la Chine.

Bondaz a été invité à une réunion au palais de l’Élysée en tant qu’expert de la Chine avant la visite du président en Chine. Il a déploré que la diplomatie de Macron soit exercée par un petit groupe de proches collaborateurs et que la dissidence ne soit pas la bienvenue. En fait, a-t-il plaisanté, si le Premier ministre japonais Fumio Kishida ou le Premier ministre indien Narendra Modi lui avaient dit qu’ils voyaient cela comme un problème, le président aurait peut-être changé d’avis.

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EN RAPPORT:

(Lire l’article en japonais.)

Auteur : Mina Mitsui, Responsable du Bureau de Paris

Charlotte Baudin

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