Des aqueducs préhispaniques irriguaient les cultures péruviennes modernes

Un labyrinthe complexe de canaux et de puits jusqu’à 15 mètres (49 pieds) de profondeur apporte de l’eau potable et d’irrigation essentielle provenant de montagnes et de rivières lointaines à quelque 900 familles d’agriculteurs de subsistance dans le désert de Nazca, au sud du Pérou.

Dans le paysage aride, ils cultivent des pommes de terre, du coton, des légumes et des arbres fruitiers.

« Cela nous aide à arroser », explique l’agriculteur Nicolas Quispe, 39 ans, qui arrose ses pommes de terre du système d’aqueduc de Nazca « grâce à ces anciens agriculteurs qui disposaient de cette technologie de pointe ».

Des familles comme la sienne paient des frais annuels équivalant à environ 32 $ pour les fournitures.

Souvent salué comme une merveille de l’ingénierie hydraulique ancienne, l’aqueduc a été soumis par le Pérou à l’UNESCO pour enregistrement en tant que patrimoine culturel.

Selon l’agence onusienne, jusqu’à la construction d’un aqueduc, les pénuries d’eau dans le désert péruvien ont entravé l’établissement humain dans une région où les rivières sont à sec la majeure partie de l’année.

« Les habitants de la culture Nasca ont réussi à utiliser l’eau des nappes phréatiques grâce à l’innovation technologique, formée par des aqueducs souterrains exploités à travers un système de galeries filtrantes », explique le site de l’UNESCO.

« Cela semble être un système simple, mais en même temps sophistiqué. »

Le système peut transporter environ 18 à 20 litres d’eau par seconde, selon les autorités péruviennes.

Les aqueducs, 42 au total, auraient été construits par les mêmes personnes responsables des célèbres lignes de Nazca au Pérou – une série de figures géométriques et animales sculptées dans le désert qui ne peuvent être vues que du ciel.

La fonction ou la signification des lignes – un site du patrimoine mondial depuis 1994 – reste floue. Certains pensent que c’est pour les observations astronomiques, d’autres pensent que cela fait partie du calendrier.

Quant aux aqueducs, « nous estimons qu’il y en a 29 encore opérationnels et grâce à ce système hydraulique, comme vous pouvez le voir, toute la vallée est verte », a expliqué à l’AFP l’archéologue gouvernemental Abdoul Yalli.

« C’est une œuvre d’art, d’architecture et d’ingénierie », a déclaré Jorge Lopez-Doriga, porte-parole du groupe multinational AJE qui accompagne les collectivités locales dans l’entretien des voies navigables.

« Ces canaux de pierre, qui ont nécessité l’enlèvement de millions de tonnes de sable pour être construits, continuent de fonctionner », a-t-il ajouté.

Lancelot Bonnay

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