Ces derniers mois, une partie de la presse française et étrangère ainsi que certains intellectuels et hommes politiques ont dénoncé ce qu’ils qualifient de déviation illibérale en France. Mais alors que la démocratie peut être menacée ailleurs, la France est en plein essor.
Vu de l’étranger, le tableau des manifestations en France est saisissant, voire effrayant, car les affrontements entre les autorités et les manifestants ont été nombreux et parfois violents.
Dès le premier jour, les politiciens et les médias ont critiqué la réponse des autorités et allégué que le président Emmanuel Macron expérimentait l’autoritarisme dans l’exercice de son pouvoir.
Le président a encore attisé ce feu rhétorique lorsqu’il a utilisé des outils constitutionnels pour faire passer ses réformes controversées des retraites sans vote parlementaire.
Des débats parlementaires plus longs devraient sans doute avoir lieu – c’est l’essence de la démocratie parlementaire – mais les utiliser comme preuve que la France se dirige vers un régime illibéral ou dictatorial est largement exagéré.
Aucun pays qui se dirige vers une dictature ne laissera les gens manifester contre le gouvernement pendant près de six mois, parfois avec plus d’un million de personnes dans la rue.
Les Français sont connus – et tristement célèbres – pour leur penchant pour la protestation, et le fait qu’elle se poursuive témoigne des libertés dont ils jouissent.
Des procédures telles que des conseils de discipline ou des enquêtes internes sont en place pour les policiers qui franchissent la ligne avec un usage disproportionné de la force ou des propos racistes. De plus, les statistiques montrent qu’en moyenne, plus de la moitié de ces dossiers sont considérés comme recevables et traités.
L’énormité et le volume des protestations n’indiquent pas une épine dans le sens de l’autoritarisme – assez au contraire – ils sont la preuve que la démocratie française est bien vivante.
Dans des pays aux cultures contestataires moins dynamiques, les images qui sortent de France peuvent sembler choquantes et donner l’impression d’une ville en feu. Mais rappelons-nous que ce sont les images dramatiques qui font la une des journaux. Et bien que la plupart des manifestations soient pacifiques, les images ne feront pas la une des journaux.
Un ami américain a récemment demandé à ma famille si nous conduisions tous autour de Paris avec des casques anti-émeute aujourd’hui. Il va sans dire que ce n’est clairement pas vrai. Nous avons continué à savourer paisiblement nos apéritifs sur la terrasse de notre café.
La perception sourde des étrangers de la « déviation libérale » française n’est pas un déni de réalité : même si les outils constitutionnels utilisés par Macron pour faire passer les réformes peuvent sembler controversés, l’article 49.3 a été invoqué pas moins de 100 fois depuis 1958.
Dénoncer la déviation de la droite par rapport au gouvernement actuel est – et c’est certain – le travail des opposants politiques de gauche. Mais exagérer les pertes de leadership de Macron a érodé la crédibilité de la gauche, qui se fracture déjà avec la force avec laquelle ses factions s’opposent à Macron.
Comparer un pays libre – où la liberté de la presse a effectivement progressé, selon Reporters sans frontières – à un démocratie ou une dictature et un dirigeant légèrement énervé devenant un pseudo-fasciste sape l’objectif qu’il prétend servir.
Hypothétiquement, si l’extrême droite arrive au pouvoir et met en œuvre des changements qui répriment réellement les libertés démocratiques, le reste du monde pourrait même ne pas écouter parce que le pays a pleuré pour Macron.
L’illibéralisme est un danger clair et présent partout aujourd’hui, et la France ne fait pas exception. Mais des parallèles ne peuvent honnêtement pas être établis avec la Russie, l’Iran ou la Turquie.
La France n’est pas non plus la même chose que le Hongrois Viktor Orbàn, qui a réprimé les droits des femmes et la communauté LGBTQI, ni la Pologne, qui a fait taire la justice et la presse.
Notre liberté de la presse et la liberté d’expression des politiciens incluent la capacité de faire du sensationnalisme. Mais combien cela coûtera-t-il ?
rafle
La Commission européenne est ouverte à l’introduction de mécanismes de protection des secrets commerciaux dans la loi sur les données tant qu’elle reste l’exception plutôt que la règle, selon les archives internes consultées par EURACTIV.
Alors que la Commission européenne a apaisé les tensions sur les exportations de céréales de l’Ukraine, les critiques se sont multipliées sur la façon dont l’exécutif européen a traité des pays comme la Pologne, qui a unilatéralement imposé des interdictions d’importation.
Lundi, un groupe d’agriculteurs italiens a protesté contre l’appel « Il n’y a pas d’Europe sans agriculture » devant le lieu où le vice-président exécutif de la Commission, Frans Timmermans, prononçait un discours.
L’ancienne conseillère de la Maison Blanche, Amy Pope, a remporté un vote à Genève lundi pour diriger l’agence des migrations de l’ONU, gagnant dans une compétition tendue contre le titulaire portugais qui a le soutien des pays de l’Union européenne.
L’Union européenne reconnaît les efforts du Kazakhstan pour garantir que son territoire ne soit pas utilisé pour contourner les sanctions européennes et internationales contre la Russie, a déclaré mardi le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, lors d’entretiens avec le nouveau vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Kazakhstan.
Enfin et surtout, ne manquez pas le Brief Transport de cette semaine : un tribunal de l’UE tire du ciel des renflouements de compagnies aériennes.
Attention à….
- La commissaire à la santé, Stella Kyriakides, a reçu mercredi Xavier Becerra, le secrétaire américain à la santé et aux services sociaux, pour le dialogue UE-États-Unis sur la santé.
- Conseil UE-États-Unis sur le commerce et la technologie : lancement du groupe de travail sur les talents pour la croissance avec le commissaire Nicolas Schmit et des partenaires américains.
Les vues sont la propriété de l’auteur
[Edited by Zoran Radosavljevic/Alice Taylor]
« Faiseur de troubles. Communicateur. Incapable de taper avec des gants de boxe. Défenseur typique du café. »