Le nombre croissant de moustiques tigres a incité les autorités sanitaires locales à prescrire des mesures visant à prévenir la transmission des maladies.

Le moustique tigre est actif en France depuis 2004 et sa présence est désormais confirmée dans 72 départements de France métropolitaine et en Corse.

Comparés aux moustiques domestiques, ils sont plus agressifs, se nourrissent souvent de jour comme de nuit et peuvent être vecteurs de maladies tropicales graves, notamment la dengue, le Zika et le chikungunya.

Facilement reconnaissable à sa couleur « rayure tigrée » noire et blanche, ce moustique a été associé à près de 50 cas de dengue « domestique » (ceux non importés par les touristes des tropiques) en 2023.

Parallèlement, cette année a vu un nombre record de cas de dengue « importée ». Quelque 1 679 cas ont été recensés en France métropolitaine entre le 1er janvier et le 18 avril, contre 131 cas sur la même période en 2023.

« Nous sommes confrontés à une situation sans précédent », avait déclaré Caroline Semaille, présidente de Santé publique France, lors d’une conférence de presse en avril.

Les moustiques tigres peuvent se reproduire avec seulement une cuillère à café d’eau s’ils ne sont pas dérangés pendant une semaine. Les œufs à la surface de l’eau ne mettent que quelques heures à incuber et à éclore, puis à devenir des moustiques adultes en quelques jours.

Dans la zone touristique qui s’étend le long de la côte méditerranéenne, de Marseille à Perpignan, un organisme gouvernemental spécialement créé est chargé de gérer le nombre de moustiques, mais dans tout le pays, cette gestion est laissée aux différentes municipalités.

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Certains le prennent plus au sérieux que d’autres. Libourne (Gironde) a mené une campagne réussie contre le moustique tigre l’année dernière, des agents municipaux se rendant à domicile pour aider les propriétaires à vérifier la présence d’eau stagnante dans les jardins.

La municipalité a également investi dans un réseau de 110 pièges et surveille le nombre de moustiques capturés.

En plus des prévisions météorologiques, le conseil a produit un rapport sur les moustiques, avertissant les habitants d’être particulièrement vigilants quant à laisser de l’eau stagnante à l’extérieur pendant une période où l’on constate une augmentation du nombre d’insectes capturés coïncidant avec un temps chaud, ce qui favorise leur reproduction.

Cette année, une pratique similaire a été répétée et le conseil a également offert des subventions allant jusqu’à 200 € aux propriétaires pour couvrir le prix de 1 340 € de leurs propres pièges.

Ailleurs, une commune proche de Cannes a installé 30 pièges pour attraper les moustiques grâce à un mélange de CO₂ et les odeurs corporelles, tandis que les habitants des 8e et 9e arrondissements de Toulouse peuvent demander gratuitement des pièges à usage domestique via le site de la mairie.

Un moyen simple de réduire le nombre de moustiques consiste à mettre quelques gouttes d’huile, végétale ou minérale, à la surface des réservoirs d’eau et des autres endroits où les moustiques peuvent se reproduire, afin de rendre plus difficile la ponte et l’éclosion des œufs.