Le nouveau ministre français de l’Intérieur soutient la tenue d’un référendum sur l’immigration, car il cherche à rétablir « l’ordre », mais a reconnu que la constitution actuelle ne permet pas un tel référendum. « Nous ne pouvons pas organiser de référendum sur l’immigration en France », a déclaré Bruno Retailleau dimanche 29 septembre sur LCI. « Je le regrette. » Lorsqu’on lui a demandé s’il souhaitait personnellement organiser un tel vote, le ministre pur et dur a répondu : « oui, mille fois oui », ajoutant qu' »il faut d’abord réviser la Constitution ».
La France ne peut actuellement pas organiser de référendum sur l’immigration car la question ne rentre pas dans le champ des sujets votables. Retailleau a déclaré qu’au cours des 50 dernières années, l’immigration a eu un impact majeur sur la société française, mais que la société française n’a pas eu « l’occasion d’exprimer ses opinions ».
Soulignant qu’il ne pense pas que l’immigration présente « une quelconque chance » pour la France, le ministre a déclaré qu’elle devait être contrôlée et qu’il était prêt à utiliser « tous les moyens à notre disposition ». « L’immigration ne peut être contrôlée que si nous disposons d’un plan global », a-t-il ajouté.
La nomination de Retailleau, qui a déclaré que sa priorité était de « rétablir l’ordre », est symbolique du virage à droite du gouvernement dirigé par le nouveau Premier ministre Michel Barnier après les élections législatives de cet été qui ont abouti à un Parlement sans majorité.
« L’État de droit n’est pas une chose intangible et sacrée »
Le récent viol et meurtre d’une étudiante parisienne de 19 ans a encore enflammé le débat sur l’immigration en France après qu’un citoyen marocain ait été désigné comme l’agresseur présumé. Le suspect de 22 ans a été arrêté en Suisse la semaine dernière. Les autorités françaises ont indiqué que l’homme faisait l’objet d’un arrêté d’expulsion.
Retailleau a évoqué dimanche la possibilité d’allonger la durée maximale de détention des personnes obligées de quitter la France, entre autres mesures. Parlez séparément à Le Journal du Dimanchea déclaré le ministre de l’Intérieur, « l’État de droit n’est ni intangible ni sacro-saint ».
La déclaration de Retailleau a suscité à la fois des éloges et des critiques. Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, s’est dite « préoccupée ». « Lorsque la situation est tendue, lorsqu’il y a une crise, l’Etat de droit ne doit pas être remis en cause », a-t-il déclaré lundi. L’ancien président Nicolas Sarkozy a déclaré que « l’immigration est un problème » et que la France devait « tout changer », même s’il n’y avait pas de « formule magique ».
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