Les autorités sanitaires françaises appellent à la prudence après que le pays ait enregistré son premier cas de dengue cette année.

La maladie virale transmise par les moustiques a été identifiée hier dans la région de l’Hérault, au sud du pays, par l’agence régionale de santé (ARS) d’Occitanie.

Un porte-parole a déclaré : « Le malade a été soigné et son état de santé n’est pas grave. »

L’ARS a confirmé avoir mis en place ce qu’elle appelle des « mesures de précaution » dans les communes de Montpellier et de Pérols, pour « éviter une propagation locale du virus ».

La dengue, parfois surnommée « fièvre brisée » en raison des fortes douleurs articulaires qu’elle peut provoquer, est une maladie virale qui provoque une forte fièvre et peut, dans de rares cas, évoluer vers une forme plus grave accompagnée de saignements. Dans environ 0,01 pour cent des cas, cette maladie entraîne la mort.

L’ARS a également annoncé qu’une opération de lutte contre les moustiques était en cours en début de semaine pour « éliminer les gîtes larvaires des larves et des moustiques adultes dans les endroits où vivent et se rendent des personnes malades ». Une enquête locale a identifié davantage de personnes susceptibles d’être malades.

Un « cas indigène » signifie que la personne n’a pas voyagé récemment dans une région où le virus, transmis de personne à personne via le moustique tigre (Aedes albopictus), circule largement, par exemple aux Antilles.

La personne a probablement été infectée sur place après avoir été piquée par le moustique tigre, dont la présence en France et en Corse ne cesse de croître depuis près de deux décennies, en partie à cause du réchauffement climatique.

En 2023, la France a enregistré une cinquantaine de cas de dengue sur le territoire, après avoir enregistré un record de 66 cas l’année précédente.

Mi-avril, les autorités sanitaires ont alerté sur une situation « sans précédent » en France, liée aux épidémies de dengue dans les Amériques et les Caraïbes, et ont appelé à une vigilance accrue, notamment à l’approche des JO de Paris, où les populations sont susceptibles de se mélanger.

Le dernier communiqué ajoute : « Au début de la période de surveillance du moustique tigre (1er mai), plus de 200 cas de dengue importée avaient été signalés à l’ARS, soit quatre fois plus qu’à la même période en 2023.

« Cette forte augmentation nous oblige à être plus vigilants, surtout si nous voyageons dans des zones tropicales qui connaissent actuellement une épidémie de dengue sans précédent (Antilles, Brésil).

« La présence croissante du moustique tigre dans notre région pourrait entraîner une circulation à long terme de ce virus en France métropolitaine, conduisant à une épidémie. Ce risque augmente chaque année en raison du changement climatique et de la mondialisation des échanges.»

La dernière mise à jour de l’Organisation mondiale de la santé, publiée le mois dernier, décrit la dengue comme une « maladie virale transmise par les moustiques causée par le virus de la dengue » et « demeure une grave menace mondiale pour la santé publique ».

La déclaration de l’OMS ajoute : « L’infection par la dengue est l’infection virale à transmission vectorielle la plus courante dans le monde, affectant principalement les pays tropicaux et subtropicaux.

« Au cours des cinq dernières années, le nombre de cas de dengue a considérablement augmenté. Cette augmentation est particulièrement visible dans la région Amériques.

« Actuellement, 90 pays ont connu une transmission active de la dengue en 2024, mais tous ne sont pas enregistrés dans les rapports officiels. »

Au 30 avril, plus de 7,6 millions de cas de dengue avaient été signalés à l’OMS en 2024, dont 3,4 millions de cas confirmés, plus de 16 000 cas graves et plus de 3 000 décès.