Les ministres de la Défense des Philippines et de la France se sont engagés samedi à parvenir à un accord qui leur permettrait de déployer des troupes sur le territoire de l’autre, le dernier accord recherché par les nations insulaires situées dans la mer de Chine méridionale stratégique.
S’exprimant après la réunion à Manille, le ministre philippin de la Défense Gilbert Teodoro et le ministre français de la Défense Sébastien Lecornu ont déclaré qu’ils étaient convenus de demander l’autorisation à leurs présidents respectifs et aux institutions compétentes pour entamer des négociations sur un accord sur les forces en visite.
Les Philippines ont déjà conclu des accords similaires avec les États-Unis et l’Australie et ont accepté d’entamer des négociations avec le Japon.
Manille a cherché à améliorer les liens de défense dans la région Asie-Pacifique et au-delà face à la confiance croissante de la Chine dans l’affirmation de ses revendications sur la mer de Chine méridionale.
L’accord crée un cadre juridique permettant aux pays d’envoyer du personnel de défense sur leurs territoires respectifs pour des entraînements et d’autres opérations.
« Nous sommes convenus de travailler sur la base de valeurs partagées et d’une coopération partagée, non seulement dans la mer de Chine méridionale mais également dans la région plus large du Pacifique où la France est également présente et nous souhaitons accroître la coopération et la présence en matière de défense avec d’autres pays océaniens », a déclaré Teodoro.
Lecornu, premier ministre français de la Défense à effectuer une visite officielle aux Philippines, a déclaré que la marine française avait mené « un grand nombre d’opérations et d’entraînements dans la région ».
« Nous poursuivons un programme visant à renforcer notre présence dans la région Indo-Pacifique », a-t-il déclaré, utilisant le terme que les États-Unis et leurs alliés utilisent pour désigner la région Asie-Pacifique.
Ni Teodoro ni Lecornu n’ont donné de calendrier pour entamer les négociations sur un accord sur les troupes en visite.
Cela fait partie d’une « lettre d’intention » signée par les deux pays pour « accroître le niveau d’interaction et consolider leurs échanges grâce à une coopération pratique », indique le communiqué commun.
Les Philippines ont affronté à plusieurs reprises la Chine au sujet des îles contestées de la mer de Chine méridionale.
Pékin revendique la majeure partie de la mer, y compris les eaux et les îles proches des côtes de ses voisins, et a ignoré les décisions des tribunaux internationaux selon lesquelles ses revendications n’ont aucun fondement juridique.
Le pays déploie des navires pour patrouiller les eaux et a construit des îles artificielles et des installations militaires pour renforcer sa position.
Les Philippines, Brunei, la Malaisie, Taïwan et le Vietnam ont également revendiqué des îles et des récifs coralliens dans la mer, qui recèlerait de riches réserves de pétrole au fond de ses eaux.
La France a cherché à réaffirmer l’importance de son rôle dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis se disputent l’influence.
Le pays européen compte 1,6 million de citoyens dans la région Asie-Pacifique répartis sur sept territoires d’outre-mer, dont la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française, et une zone économique exclusive couvrant neuf millions de kilomètres carrés (3,5 millions de miles carrés). (AFP)
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