Un universitaire franco-iranien détenu en Iran depuis 2019 revient à Paris

L’universitaire franco-iranienne Fariba Adelkhah est rentrée en France, a annoncé mercredi son université, après avoir été détenue pendant quatre ans et demi en Iran dans une affaire qui a ajouté aux tensions entre Paris et Téhéran.

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Adelkhah a été arrêtée en juin 2019 et condamnée pour des accusations liées à la sécurité nationale que ses partisans considéraient comme absurdes.

Il a été libéré de prison en février mais ne peut toujours pas quitter l’Iran.

Chercheuse renommée sur la religion et la politique chiite iranienne, Adelkhah est rentrée mardi à Paris, selon l’entreprise où elle travaille, l’Université de Sciences Po, qui a mis en place un groupe de soutien pour obtenir sa libération.

« Après des années de privation de liberté, c’est une véritable émotion d’accueillir enfin chez nous notre collègue Fariba, symbole de notre combat pour la liberté académique », a déclaré le directeur de l’université, Mathias Vicherat, dans un communiqué.

Adelkhah est l’un des quelque deux douzaines de ressortissants étrangers détenus par Téhéran dans le cadre de ce que les militants et les gouvernements occidentaux décrivent comme une stratégie délibérée de prise d’otages visant à obtenir des concessions de l’Occident.

Plusieurs détenus étrangers ont été libérés ces derniers mois, dont cinq Américains libérés en échange de milliards de dollars de fonds iraniens gelés sur des comptes sud-coréens.

En mai, l’Iran a libéré les prisonniers français Benjamin Brière et Bernard Phelan, ce dernier également citoyen irlandais, après que leur état de santé se soit détérioré en raison d’une grève de la faim.

Mais une dizaine d’étrangers sont toujours retenus en Iran, dont quatre Français : l’enseignante Cécile Kohler et son collègue Jacques Paris, Louis Arnaud, décrit par sa famille comme un voyageur innocent, et un homme identifié uniquement comme Olivier.

Voyageur innocent

Lors d’une conversation téléphonique avec le président iranien Ebrahim Raïssi ce week-end pour discuter du conflit actuel entre le Hamas et Israël, le président français Emmanuel Macron « a réitéré sa profonde inquiétude » pour les détenus et a appelé à leur libération immédiate, a indiqué son bureau dans un communiqué.

Adelkhah a déclaré dans un communiqué par l’intermédiaire de ses partisans : « Je pense à mes anciennes prisonnières d’Evin (prison de Téhéran) et à mes compatriotes en France, Cécile, Jacques, Louis et Olivier, qui n’ont pas encore retrouvé leur liberté ».

Il a été arrêté en juin 2019 en compagnie de son confrère et confrère français Roland Marchal.

Marchal a été libéré en mars 2020 lors d’un échange de prisonniers après que la France a libéré l’ingénieur iranien Jallal Rohollahnejad, qui risquait d’être extradé vers les États-Unis pour avoir violé les sanctions américaines contre l’Iran.

Adelkhah a été condamné à cinq ans de prison en mai 2020 pour complot contre la sécurité nationale.

Il a été autorisé à retourner à Téhéran à partir d’octobre 2020 avec un bracelet électronique, mais est ensuite retourné en prison en janvier 2022.

(AFP)

Charlotte Baudin

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