La Russie a averti qu’une intervention militaire au Niger conduirait à une « confrontation prolongée » après que le bloc régional de la CEDEAO a déclaré qu’il mettrait en place une force en attente.

Une telle intervention déstabiliserait la région du Sahel dans son ensemble, estime le ministère russe des Affaires étrangères.

La Russie ne soutient pas officiellement le coup d’État.

Mais les États-Unis, qui soutiennent les efforts visant à réintégrer le dirigeant déchu Mohamed Bazoum, affirment que le groupe de mercenaires de Wagner profite de l’instabilité.

Vendredi, des partisans du coup d’État, certains agitant des drapeaux russes, ont manifesté contre une base militaire française près de la capitale Niamey, certains scandant « A bas la France, à bas la CEDEAO ».

La France et les États-Unis exploitent des bases militaires au Niger et elles ont été utilisées pour lancer des opérations contre des groupes djihadistes dans toute la zone.

Des responsables militaires des pays de la CEDEAO se réuniraient samedi pour élaborer des plans d’intervention militaire.

Le bloc a déclaré qu’il restait ouvert à la recherche d’une solution diplomatique à la crise, mais le président nigérian Bola Tinubu a déclaré jeudi qu' »aucune option n’est sur la table, y compris le recours à la force en dernier recours ».

Les États-Unis ne soutiennent pas explicitement l’action militaire mais ont demandé à la junte de se retirer et de permettre la restauration de la constitution démocratique du pays.

La junte nigérienne n’a pas encore répondu aux dernières déclarations des dirigeants de la CEDEAO.

Pendant ce temps, les craintes pour la santé et la sécurité de Bazoum, retenu captif depuis la prise du pouvoir par l’armée le 26 juillet, grandissent.

Lui et sa famille étaient « sans nourriture, électricité et soins médicaux depuis plusieurs jours », a déclaré le chef de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell.

Le commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Volker Turk, a déclaré avoir reçu des informations crédibles selon lesquelles les conditions de détention « pourraient constituer un traitement inhumain et dégradant ».

Le groupe de défense des droits humains Human Rights Watch a déclaré que Bazoum leur avait dit cette semaine que lui et sa famille étaient traités de manière « inhumaine et cruelle ».

« Mon fils est malade, souffre d’une grave maladie cardiaque et a besoin de voir un médecin », a déclaré Bazoum, citant HRW.