Annecy, France, 8 juin (Reuters) – Quatre enfants en bas âge et deux retraités ont été poignardés jeudi lors d’une attaque au couteau dans la paisible ville de montagne française d’Annecy et le gouvernement a déclaré que les agresseurs présumés étaient des réfugiés syriens.
Une vidéo de l’agression, prise par un passant et vérifiée par Reuters, montre l’agresseur sautant par-dessus un muret sur une aire de jeux pour enfants et se précipitant à plusieurs reprises sur un enfant dans une poussette, poussant une femme qui tentait de le repousser.
Deux des enfants blessés et un adulte sont hospitalisés dans un état mettant leur vie en danger, tandis que les autres victimes n’ont pas été grièvement blessées.
La Première ministre Elisabeth Borne a déclaré que l’agresseur présumé, qui est en garde à vue, était un ressortissant syrien de 31 ans qui a obtenu l’asile en Suède il y a 10 ans. Il était entré légalement en France, a-t-il dit, et était porteur de documents d’identité suédois et d’un permis de conduire suédois.
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a déclaré que la France avait rejeté une demande d’asile présentée par le suspect au début du mois et qu’il portait « certains symboles du christianisme ».
Les procureurs locaux chargés de l’enquête ont déclaré que rien n’indiquait que le terrorisme était la motivation des assaillants. Le suspect fait l’objet d’une enquête pour tentative de meurtre.
Les quatre enfants étaient des tout-petits, âgés de 22 mois à trois ans, a déclaré à la presse le procureur d’Annecy Line Bonnet-Mathis.
L’un d’eux est un citoyen britannique, l’autre est un ressortissant néerlandais, a précisé Bonnet-Mathis.
Alors que l’agresseur, portant une capuche à carreaux bleus et des lunettes de soleil, taillait sa victime, un passant a tenté de l’arrêter en lui lançant son sac à dos, comme le montre la vidéo.
La police n’a pas encore annoncé le nom du suspect.
Une femme identifiée comme son ex-femme a déclaré à BFM TV que son ancien partenaire était chrétien.
« Il ne m’a pas appelée pendant quatre mois. (Notre relation) s’est arrêtée parce que nous vivons en Suède et qu’il ne veut plus vivre en Suède », a-t-elle déclaré à BFM TV, ajoutant qu’elle avait auparavant été non violente.
L’agence de presse française AFP a rapporté que l’agresseur portait un livre de prières lorsqu’il a lancé son attaque.
COUR DE CONFIANCE
L’incident s’est produit vers 07h45 GMT dans le parc du Paquier à Annecy, une ville des Alpes françaises.
« Il visait clairement les bébés », a déclaré à BFM TV un témoin qui s’est fait appeler Ferdinand.
Le président Emmanuel Macron a déclaré que son pays était choqué, qualifiant l’attaque d' »acte de lâcheté absolue ».
Des documents judiciaires suédois consultés par Reuters montrent que le suspect – dont le nom a été confirmé par Reuters auprès de la police – a été condamné à une amende pour fraude en Suède en 2022 pour avoir réclamé simultanément des allocations de chômage et des allocations étudiantes.
La décision a déclaré qu’il avait eu des difficultés financières et qu’à un moment donné, il avait dû vendre les bijoux de sa femme pour joindre les deux bouts.
L’attaque a pris fin lorsque la police a tiré sur l’agresseur puis l’a maîtrisé, a montré une vidéo de témoin oculaire vérifiée par Reuters.
Il n’a pas été blessé, ont indiqué les procureurs.
Certains témoins décrivent le parc du Paquier comme un lieu habituellement calme, prisé des touristes pour sa vue imprenable sur le lac d’Annecy et les montagnes.
« C’est un endroit où les baby-sitters et les parents invitent les jeunes enfants à jouer. J’y vois souvent une quinzaine de bambins le matin, et l’ambiance est géniale », raconte Yohan, qui travaille au glacier de l’autre côté du parc.
La France a été choquée par un certain nombre d’incidents violents au cours des derniers mois, notamment le coup de couteau mortel d’une infirmière le mois dernier dans la ville de Reims, dans le nord du pays.
Macron a dénoncé ce qu’il a appelé un « processus de dé-civilisation » dans le pays, tandis que les législateurs de l’opposition ont déclaré que son gouvernement était trop faible en matière d’ordre public.
« Il n’y a rien de plus dégoûtant que d’attaquer des enfants », a déclaré sur Twitter la présidente de l’Assemblée nationale Yael Braun-Pivet. Le Parlement observe une minute de silence pour marquer l’incident.
Reportage de Gabrielle Tetrault-Farber à Annecy et Benoit Van Overstraeten, Geert De Clercq, Juliette Jabkhiro, Layli Foroudi, Nicolas Misculin, Bertrand Boucey et Michel Rose à Paris Écriture par Geert De Clercq, Silvia Aloisi et Richard Lough Montage par Toby Chopra, Frances Kerry et Andrew Heaven
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