Le chef du parti de Macron a qualifié la politique d’immigration du Premier ministre italien Giorgia Meloni d’inhumaine à la suite d’une série d’insultes du côté français, qui ont provoqué la colère du vice-Premier ministre italien Matteo Salvini tandis que Meloni se concentrait sur le fait de tourner la page.
La semaine dernière, le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin a ravivé la crise diplomatique entre la France et l’Italie en déclarant que Meloni était « incapable de résoudre le problème migratoire » dans son pays malgré sa promesse électorale de mettre en place un « blocus naval ».
Le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a dénoncé « l’insulte gratuite et vulgaire d’une nation alliée amie », ajoutant qu’il attendait des excuses de Paris.
Pour détendre l’atmosphère, son homologue française Catherine Colonna l’a appelée deux fois, a déclaré Tajani.
Pour adoucir davantage les choses, la Première ministre française Elisabeth Borne a déclaré vendredi lors d’une conférence de presse que « l’Italie est un partenaire important de la France et que notre relation est basée sur le respect mutuel ». La priorité doit être donnée à « des consultations et un dialogue sereins pour continuer à travailler ensemble », a ajouté Borne.
« Il n’y a aucune volonté d’isoler l’Italie de quelque manière que ce soit », a déclaré Damanin, tandis que le porte-parole du gouvernement français Olivier Véran a déclaré que son homologue du ministère de l’Intérieur n’avait aucune intention de susciter la polémique.
Les propos de Véran « vont dans le bon sens », a déclaré Tajani, reconnaissant qu’ils émanaient « d’une personne qui s’est rendu compte qu’il avait fait une grave erreur » en offensant le gouvernement italien.
« Nous ne sommes pas un gouvernement d’extrême droite. Certaines notes peuvent être évitées, et j’espère que ce ne sont que les paroles d’un ministre en campagne électorale. Nous n’avons aucune envie de couper les ponts avec la France », a déclaré Tajani Rai Nouvelles 24.
Mais, tout ne s’arrête pas là.
Mercredi, l’eurodéputé Stéphane Séjourné, secrétaire général du parti Renaissance du président français Emmanuel Macron, a de nouveau provoqué la colère de l’Italie en déclarant que « Meloni a fait beaucoup d’incitations à l’immigration » et a qualifié sa politique d' »injuste, inhumaine et inefficace ». Le Figaro.
Pour lui, « la droite française a pris exemple sur la droite italienne. Nous devons condamner leur incompétence », a ajouté Séjourné.
Salvini a réagi en qualifiant la rhétorique de Séjourné « d’inacceptable et offensante ». « La France ne peut sermonner personne. Ils respecteront le gouvernement italien », a-t-il écrit sur Twitter.
Selon Meloni, qui s’est rendu à Prague mercredi pour rencontrer son homologue tchèque, Petr Fiala, les déclarations contre lui sur la migration ont été faites pour « résoudre des problèmes internes » visant à maintenir le consensus électoral en France.
« Je ne pense pas que ce soit l’idéal sur le plan politique et de l’étiquette, mais chacun fait les choix qu’il veut faire (…) Je ne veux pas entrer là-dedans, je comprends la situation. Je ne pense pas que ce soit le problème qu’ils ont avec nous », a-t-il ajouté.
En France, la crise entre la France et l’Italie est devenue une opportunité pour la droite et la droite d’attaquer le gouvernement Macron. Meloni a été « plus efficace que Gérald Darmanin », a déclaré le chef du groupe Les Républicains (PPE) à l’Assemblée nationale, Olivier Marleix. BFM TV le mercredi soir.
Mardi, lors de l’heure des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, la députée de droite Alexandra Masson (Rassemblement national/ID) s’est inquiétée des « propos et agissements dommageables » et des « déclarations irresponsables » du ministre de l’Intérieur Darmanin.
Ce dernier montre d’abord que la réponse à la crise migratoire est l’Europe, car « il faut […] contrôles externes aux frontières européennes, procédure d’asile unique et révision du règlement de Dublin ».
Cependant, il déplore que « nos amis italiens ne reprennent presque jamais les personnes ‘doublées' », c’est-à-dire les personnes qui doivent retourner dans le premier pays de l’UE dans lequel elles sont arrivées selon la réglementation de Dublin sur l’immigration d’État.
Il a ensuite critiqué la position du Rassemblement national (ID), qui « va à l’encontre du mandat de négociation pour que cette question soit résolue ».
Au lieu de cela, l’allié italien de la Lega, le Rassemblement national, et le député de Fratelli d’Italia (ECR), Meloni, ont voté en faveur du paquet.
(Davide Basso | EURACTIV.fr ; Federica Pascale | EURACTIV.it)
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