Les opposants font un ultime effort pour arrêter les modifications des retraites en France alors que les manifestations se poursuivent

Des manifestants réagissent au milieu des gaz lacrymogènes lors d’affrontements lors de manifestations dans le cadre du onzième jour de la grève nationale et des manifestations contre la réforme des retraites du gouvernement français, à Paris, France, le 6 avril 2023. Photo de Sarah Meyssonnier/REUTERS

PARIS (AP) – Les opposants à une loi qui ferait passer l’âge de la retraite en France de 62 à 64 ans élaborent des plans définitifs pour conjurer les changements qui devraient entrer en vigueur en septembre.

Le principal syndicat du pays a appelé mardi à une nouvelle série de manifestations et de grèves à l’échelle nationale le 6 juin. Les manifestations du 1er mai à travers la France lundi ont attiré 800 000 personnes – selon les autorités françaises – soit 2,3 millions de personnes, selon l’estimation donnée par les organisateurs. .

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Le plus haut organe constitutionnel français devrait décider mercredi, à la demande des législateurs de l’opposition, d’entamer un long processus qui pourrait éventuellement conduire à un projet de loi ou à un référendum pour rétablir l’âge minimum de la retraite à 62 ans.

Alors que le président Emmanuel Macron a montré sa détermination à faire passer des réformes impopulaires des retraites, voici les prochaines étapes pour son gouvernement et les opposants au plan.

Long shot sur le référendum

Le rôle du Conseil constitutionnel est d’évaluer si la demande de l’opposition de ramener l’âge de la retraite à 62 ans répond aux exigences légales d’un éventuel référendum. Si tel est le cas, les partisans ont neuf mois pour recueillir les signatures d’au moins 4,8 millions de personnes, soit 10 % de l’électorat.

Le gouvernement de Macron pourra alors choisir entre envoyer le texte de l’opposition au parlement pour débat et vote éventuel, ou attendre six mois pour soumettre la mesure aux électeurs lors d’un référendum dans six mois. La proposition ne sera soumise à un référendum national que si elle n’est pas contestée par les législateurs.

Cependant, le Conseil constitutionnel a rejeté une proposition similaire en avril. Les auteurs ont révisé la décision pour ajouter un libellé suggérant que des changements sont nécessaires dans le financement du système de retraite français.

Indépendamment de ce que le conseil décidera mercredi, sa décision ne suspendra pas une loi poussée par le gouvernement Macron en utilisant des pouvoirs constitutionnels spéciaux pour relever l’âge de la retraite sans un vote parlementaire final.

Macron veut continuer

Dans une allocution télévisée le mois dernier, le dirigeant français a clairement indiqué son intention de passer à d’autres sujets une fois que ses lois sur les retraites entreront en vigueur.

Macron a déclaré avoir entendu l’indignation des gens, mais a insisté sur le fait que la loi était nécessaire pour maintenir le système de retraite à flot alors que la population vieillit.

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Il a annoncé que des négociations commenceraient ce mois-ci sur des « questions clés » telles que l’augmentation des salaires des employés, l’avancement professionnel et les conditions de travail, y compris pour les travailleurs âgés, dans l’espoir que cela persuadera certains syndicats de revenir à la table des négociations.

La semaine dernière, le gouvernement Macron a présenté sa feuille de route pour les mois à venir, dans le but d’obtenir un plus grand soutien pour un futur projet de loi. Le Parlement doit débattre d’un important projet de loi militaire à la fin du mois.

Les législateurs examineront ensuite la proposition du gouvernement d’intéressement des entreprises de plus de 11 salariés. Cette proposition a vocation à devenir un accord-loi signé par les syndicats et les organisations patronales en février.

Opposition au prochain coup

Les syndicats soutiennent que l’âge de la retraite plus élevé érode les droits durement acquis des travailleurs. La date qu’ils ont choisie pour leur prochaine manifestation nationale était deux jours avant que la chambre basse du Parlement français envisage de débattre d’une proposition législative visant à ramener l’âge de la retraite à 62 ans.

Un groupe de législateurs de l’opposition avait défendu la proposition, qui est distincte de celle du Conseil constitutionnel, dans l’espoir qu’une large majorité de députés de gauche et de droite voteraient pour. L’alliance centriste de Macron a perdu sa majorité à l’Assemblée nationale l’année dernière.

Mais rien ne garantit que cette décision fonctionnera, car certains législateurs conservateurs de l’opposition soutiennent le changement.

Dans un communiqué mardi, les syndicats ont déclaré qu’ils travailleraient ensemble pour publier une proposition commune afin de répondre aux préoccupations des employés concernant « les salaires, les conditions de travail, la santé au travail, la social-démocratie, l’égalité des sexes et l’environnement ».

« Il y a une profonde méfiance, et le dialogue ne pourra être rétabli que si le gouvernement prouve son intention d’examiner enfin la proposition syndicale », ont-ils écrit.

On s’attend également à ce que les opposants organisent plus de « casserolades », ou des manifestations dispersées dans lesquelles ils frappent des casseroles et des poêles pour créer du bruit à proximité des endroits visités par Macron et les membres de son gouvernement.

« On ne tournera pas une page nouvelle tant que la réforme des retraites ne sera pas retirée », a prévenu lundi la responsable du syndicat de gauche CGT, Sophie Binet.

Rochelle Samuel

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