Jakub Porzycki/NurPhoto via Getty Images
Le régulateur français des données a déclaré mercredi avoir reçu deux plaintes concernant le programme ChatGPT AI, alors que les autorités européennes approfondissaient leur examen du chatbot quelques jours après que l’Italie l’ait interdit.
ChatGPT, créé par la société américaine OpenAI, est devenu un succès mondial en démontrant sa capacité à générer des essais, des poèmes et des conversations à partir d’instructions courtes et à réussir des examens difficiles.
Mais les régulateurs italiens ont déclaré vendredi dernier que la société n’avait aucune base légale pour s’engager dans une collecte massive de données et se sont demandé comment elle gérait les informations qu’elle avait collectées.
Les autorités européennes dont la France, l’Irlande et l’Allemagne ont depuis approché leurs partenaires italiens pour tenter d’établir une position commune sur ChatGPT.
Et les inquiétudes ne se limitent pas à l’Europe – mardi, le régulateur canadien des données a déclaré qu’il ouvrait une enquête sur OpenAI.
La CNIL française, considérée comme le régulateur de données le plus puissant d’Europe, a confirmé mercredi à l’AFP avoir reçu deux plaintes, mais n’a pas encore annoncé d’enquête complète.
Zoe Vilain de Janus International, un groupe de campagne, a déposé la première plainte.
« Nous ne sommes pas anti-technologie, mais nous voulons une technologie éthique », a-t-il déclaré à l’AFP.
Il a écrit dans sa plainte que lorsqu’il a essayé de créer un compte ChatGPT, on ne lui a pas demandé d’accepter les conditions générales d’utilisation ou la politique de confidentialité.
Une autre plainte est venue de David Libeau, un développeur qui a écrit dans un message qu’il avait trouvé des informations personnelles sur lui-même lorsqu’il a interrogé ChatGPT sur son profil.
« Lorsque j’ai demandé plus d’informations, l’algorithme a commencé à inventer des histoires sur moi, à créer des sites Web ou à organiser des événements en ligne qui ont complètement mal tourné », a-t-il écrit.
ChatGPT et des programmes similaires sont « formés » sur de grands pools de texte collectés sur Internet et sont connus pour trouver des réponses, bien qu’OpenAI affirme que de telles « hallucinations » sont moins courantes dans GPT-4, la dernière version du bot.
Le mois dernier, le milliardaire Tesla et le patron de Twitter, Elon Musk, ont rejoint des centaines d’experts appelant à l’arrêt du développement de puissants systèmes d’IA, une décision stimulée par la sortie de GPT-4.
Suite à l’ordre italien d’arrêter ChatGPT, OpenAI a déclaré à l’AFP qu’il était « engagé à protéger la vie privée des personnes » et estimait que l’outil était conforme à la loi.
« Érudit primé au bacon. Organisateur. Fanatique dévoué des médias sociaux. Passionné de café hardcore. »