Le gouvernement français mettra fin à la grève en ordonnant aux travailleurs du carburant de reprendre le travail

Les syndicats représentant la majorité de l’ensemble du personnel d’Esso ont convenu lundi d’un accord salarial avec la direction, mais les syndicats CGT et FO, les plus grands dans la plupart des raffineries, ont voté pour poursuivre le blocage.

Environ un tiers des stations-service françaises manquent encore ou manquent de gaz alors que la grève chez le géant de l’énergie TotalEnergies et d’autres compagnies pétrolières entrait dans sa troisième semaine et que les négociations salariales étaient au point mort.

les ministres du gouvernement et le président Emmanuel Macron avait fait pression pour une résolution négociée de la crise, mais le porte-parole du gouvernement Olivier Veran a menacé mardi de mettre fin au blocus qui a paralysé plusieurs raffineries et dépôts pétroliers français.

Si le blocus n’est pas levé « bientôt », a déclaré Veran à la chaîne de télévision RTL, « nous interviendrons, ce qui signifie que nous pourrons intervenir pour le lever ».

Le gouvernement pourrait alors « demander du personnel qualifié » pour faire en sorte que la situation puisse « revenir à la normale », a-t-il précisé.

Il a déclaré que l’action continue du syndicat de gauche CGT à l’usine TotalEnergies était « exagérée et inappropriée ».

La direction du géant pétrolier « se réserve le droit d’exiger la levée du blocus avant toute négociation », a déclaré Veran.

Mardi également, le ministre des Finances Bruno Le Maire a qualifié la levée du blocus de « la seule solution ».

Une fois que l’accès aux raffineries et aux dépôts sera libre, il faudra environ deux semaines pour que la situation du carburant revienne à la normale, a déclaré Veran.

Mais la fermeture s’est poursuivie dans plusieurs raffineries, dont près de la plus grande de France, Le Havre, dans le nord du pays, après que les grévistes de TotalEnergies ont voté mardi pour prolonger leurs actions.

« Nous attendons toujours des précisions de la direction sur ce qu’elle veut négocier », a déclaré à l’AFP Eric Sellini, coordinateur syndical CGT de la compagnie pétrolière.

« Tellement foiré »

Les syndicats de la filiale française d’Esso-ExxonMobil ont également renouvelé mardi leur appel à la grève, rejetant les offres salariales de la direction.

Les automobilistes ont formé de longues files d’attente devant les stations-service depuis mardi matin. Dans le centre de Paris, la circulation a ralenti alors que les voitures en attente bloquaient les routes, les pistes cyclables et les passages pour piétons, dans l’espoir d’être desservies avant que les pompes ne s’assèchent.

Beaucoup utilisent les médias sociaux pour échanger des conseils. Un message sur le groupe Facebook de lundi a déclaré que les stations-service BP locales seraient réapprovisionnées « à 14h30 ». Un autre a répondu: « Il est 14h37 et ils n’ont plus de diesel. »

Un autre utilisateur a réagi: « Quel gâchis. »

La crise pétrolière survient à un moment où les prix élevés de l’énergie et l’inflation minent le pouvoir d’achat des ménages français.

La coalition d’opposition de gauche Nupes a appelé dimanche à une « marche contre la vie chère » à Paris et ailleurs.

Ce week-end, plusieurs personnalités françaises ont manifesté leur soutien à l’initiative, dont la lauréate du prix Nobel de littérature de cette année, Annie Ernaux.

Les politiciens de l’opposition de gauche n’ont pas tardé à critiquer la position dure du gouvernement mardi.

« Avec ce gouvernement, quand le dialogue se rompt, c’est une menace pour les salariés et une caresse pour les patrons. Pourtant, c’est la direction qui a laissé la situation se dégrader », a tweeté Manuel Bompard, un représentant du parti de gauche LFI. .

« Ils agissent comme si les gens ordinaires n’avaient pas d’importance », a déclaré un autre membre de LFI, François Ruffin.

Jordan Bardella, président du parti de droite RN, a déclaré que le gouvernement n’avait pas anticipé la crise, ajoutant que « les super bénéfices de Total et le salaire du président » rendaient les revendications des travailleurs « absurdes ».

Mais Gilles Platret, vice-président du parti conservateur LR, soutient la position plus dure du gouvernement, affirmant que les grévistes « tiennent tout le pays en otage ».

TotalEnergies a enregistré un bénéfice de 5,7 milliards de dollars au deuxième trimestre de cette année, soit plus du double du chiffre de l’année précédente.

La rémunération totale du PDG Patrick Pouyanne est de 5,9 millions d’euros (5,7 millions de dollars) en 2021, en hausse de 52% par rapport à l’année précédente, selon le rapport annuel du groupe.

(FRANCE 24 avec AFP)

Charlotte Baudin

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