L’Etat français devrait payer une étude sur l’impact génétique de ses essais d’armes nucléaires dans le Pacifique Sud, a déclaré le président polynésien Edouard Fritch.
Fritch répondait à un nouvel appel du parti d’opposition Tavini Huiraatira pour donner suite aux rapports depuis 2016 selon lesquels les radiations causaient des défauts sur les atolls proches des zones de souffle.
Le président a confirmé que depuis 2017, un budget de 17 000 dollars avait été alloué à une telle étude, mais a déclaré après mûre réflexion qu’il était d’avis qu’elle devrait être financée par l’État français.
Fritch a ajouté que les membres de l’Assemblée nationale française du côté de l’opposition pourraient soulever la question à Paris.
En 2018, l’ancien responsable de la pédopsychiatrie à Tahiti le Dr Christian Sueur faisait état de troubles du développement généralisés dans la zone proche du site de test de Morurua.
La découverte a fait sensation en Polynésie française et Fritch a accusé Sueur de semer la panique.
Fritch a ensuite contacté le généticien japonais Katsumi Furitsu pour déterminer si des tests d’armes avaient causé la mutation génétique.
Cependant, il a décliné l’invitation, des articles de presse suggérant qu’il a été influencé par la controverse entourant le sujet.
Dans son évaluation, Sueur a noté que sur les 271 enfants qu’elle a traités pour des troubles envahissants du développement, 69 avaient des déficiences intellectuelles ou des difformités qu’elle attribuait à des mutations génétiques.
Il a également rapporté que sur l’atoll de Tureia, un quart des enfants présents lors de l’explosion de 1971 avaient un cancer de la thyroïde.
Sueur a déclaré qu’en 2012, parmi les 300 habitants de l’atoll, il y avait environ 20 conditions qui seraient causées par les radiations.
Il a déclaré que la maladie génétique a été trouvée principalement chez les enfants dont les parents et les grands-parents avaient été exposés aux radiations des tests d’armes atmosphériques à Moruroa entre 1966 et 1974.
Cependant, un médecin militaire français a déclaré que son équipe n’avait rien trouvé d’anormal.
Il a dit au journal Le Parisien que les problèmes de comportement et de développement chez les enfants sont liés aux niveaux élevés de plomb des batteries de voiture utilisées pour la pêche.
Jusqu’en 2010, la France déclarait que les tests étaient propres et n’avaient aucun effet sur la santé humaine, mais Paris a depuis adopté une loi offrant une indemnisation aux victimes souffrant d’une mauvaise santé due à une exposition aux radiations.
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