Le public est averti de ne pas prendre certains médicaments contre le rhume qui peuvent entraîner de graves risques pour la santé, mais ces traitements sont toujours disponibles à l’achat.
Nous découvrons pourquoi cela se produit et ce qui est fait pour protéger les consommateurs.
Les médicaments en question contiennent tous un mélange de médicaments actifs, notamment des vasoconstricteurs, des antihistaminiques et du paracétamol ou de l’ibuprofène, qui, pris ensemble, peuvent entraîner un risque plus élevé de problèmes cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux.
Cette semaine, les pharmaciens et les médecins ont été mis en garde contre la prescription de ce médicament par l’ANSM (l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé).
Il avait déjà averti, mais a réitéré le même conseil après que des inquiétudes aient été exprimées quant au fait que des gens pourraient encore l’utiliser.
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Depuis combien de temps les autorités ont-elles eu connaissance de ce risque sanitaire ?
Les autorités sanitaires ont pris conscience pour la première fois des risques potentiels pour la santé posés par ce traitement en 2006.
À cette époque, l’utilisation de la pseudoéphédrine pour débloquer la congestion nasale grâce à ses effets vasoconstricteurs était évaluée comme présentant un « risque disproportionné » pour les patients sur la base d’une revue médicale Prescrire.
La Haute autorité de la santé (HAS) a déclaré en 2012 que la valeur médicale du traitement était « faible ».[…] en raison de son efficacité inconnue et de ses risques cardiovasculaires.
Entre 2012 et 2017, l’ANSM a enregistré 40 cas d’effets indésirables aux traitements, dont deux décès.
Pourquoi le médicament est-il toujours disponible ?
Depuis 2017, l’ANSM estime qu’il faut éviter les médicaments contre le rhume utilisant l’effet combiné de vasoconstricteurs et d’antihistaminiques.
Cette année-là, l’ANSM interdit la publicité de ces médicaments en France et lance une campagne d’information à destination des pharmaciens et des patients.
Toutefois, l’ANSM ne peut pas interdire la vente de médicaments en France.
En tant que membre de l’Union européenne, les médicaments vendus en France doivent recevoir l’approbation de l’Agence européenne des médicaments (EMA).
En février 2023, l’ANSM a saisi l’EMA de ces médicaments contre la grippe, qui tranchera la question et conseillera la Commission européenne sur une éventuelle interdiction.
L’EMA n’a pas encore donné de date de décision.
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Que disent les constructeurs ?
Il n’est pas étonnant que les constructeurs ne soient pas d’accord avec l’ANSM. L’association pharmaceutique NèreS a qualifié la position de l’ANSM de « prématurée et inquiétante » dans un communiqué.
« La NèreS recommande la prudence et attend avec intérêt les conclusions des autorités européennes », indique-t-elle.
L’association a déclaré que l’utilisation de médicaments incluant la pseudoéphédrine ne devrait être effectuée qu’après un examen attentif des besoins du patient, ainsi que de son âge, de son poids, de sa pathologie et de sa susceptibilité aux effets secondaires.
La NèreS s’est déclarée disposée à mettre à jour les directives d’utilisation de ces médicaments.
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