L’Azerbaïdjan a vivement critiqué jeudi la France pour avoir « sapé » les efforts de paix dans le Caucase du Sud. Hikmat Hajiyev, conseiller en politique étrangère du président azerbaïdjanais, a déclaré que Bakou avait décidé de ne pas participer au sommet européen d’aujourd’hui à Grenade en raison des récentes actions du gouvernement français. Il a déclaré que les « actions biaisées » et les politiques de « militarisation » du gouvernement français constituent une menace sérieuse à la paix et à la stabilité régionales dans le Caucase du Sud, ce qui pourrait mettre en péril la politique globale de l’UE à l’égard de la région. La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna s’est rendue mardi à Erevan et a annoncé qu’elle était prête à envoyer du matériel militaire en Arménie. Une réunion tant attendue à Grenade, entre les dirigeants de l’Azerbaïdjan, de l’Arménie, de l’Allemagne, de la France et le président du Conseil de l’UE, Charles Michel, a été annulée à la suite de la dernière dispute diplomatique. Hajiyev a déclaré que Bakou avait proposé la participation de la Turquie et de l’Espagne, pays hôte, à la réunion prévue, mais que leurs propositions avaient également été rejetées par la France.

La réunion devrait se tenir en marge du troisième sommet de la Communauté politique européenne, qui est une initiative du président français Emmanuel Macron et invite les dirigeants de plus de 40 pays européens. Hajiyev a souligné que l’Azerbaïdjan était toujours ouvert à de nouvelles négociations à Bruxelles, au format européen, entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, qui seraient facilitées par le président du Conseil de l’UE, Charles Michel. « Dans le même temps, l’Azerbaïdjan soutient le dialogue et les négociations directs et bilatéraux concernant le processus de normalisation des relations entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie ainsi que la négociation d’un accord de paix », a-t-il déclaré dans un communiqué sur les réseaux sociaux. Le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, a exprimé jeudi ses regrets concernant l’annulation d’une réunion prévue à Grenade avec les dirigeants de l’Azerbaïdjan et de l’Arménie. « C’est dommage que l’Azerbaïdjan ne soit pas là et c’est dommage que la Turquie, en tant que principal pays soutenant l’Azerbaïdjan, ne soit pas non plus là », a-t-il déclaré aux journalistes. L’Azerbaïdjan a repris le contrôle total de son territoire au Karabakh le mois dernier après avoir pris des mesures antiterroristes dans la région, entraînant la reddition des groupes armés illégaux, mettant fin à un conflit qui dure depuis des décennies. Les autorités ont déclaré à plusieurs reprises qu’elles protégeraient les droits et garantiraient la sécurité de la population arménienne du Karabakh, conformément à la loi azerbaïdjanaise.