La France est dans le flou alors que ses politiciens continuent de lutter

Le Français Gabriel Attal a démissionné de son poste de Premier ministre. Le président Emmanuel Macron a même organisé une cérémonie pour cela. Pourtant, nous y sommes : Attal occupe toujours le poste de Premier ministre dans un rôle intérimaire. Ils disent que cela continuera probablement jusqu’en septembre, voire plus. Aucune proposition gouvernementale n’a émergé depuis les élections. L’alliance de gauche ne parvient pas à se mettre d’accord sur qui nommer au poste de Premier ministre et quand. Oubliez la cohue après les élections. La gauche est désormais au point mort. Ont-ils raté le moment et est-il trop tard pour eux ?

L’alliance de gauche ne parvient pas à se mettre d’accord sur le nom du Premier ministre

Durant les dix jours de négociations qui ont suivi les résultats des élections du début du mois, les partis de gauche sont restés fidèles à leurs positions initiales : La France Insoumise (LFI) ne voulait aucun compromis sur son programme ; les socialistes se considéraient comme importants dans le gouvernement ; tandis que les écologistes font peu pour éviter une médiation entre les deux grandes puissances. Seuls les communistes sont clairs dans leurs revendications et ne font pas d’obstruction, écrit Libération.

Des progrès ont été réalisés dans les négociations. Les socialistes ont admis que leur candidat ne remporterait probablement pas le poste de Premier ministre. LFI fera-t-elle de même ? En vue de la prochaine élection présidentielle, un compromis pourrait leur coûter des voix.

Du côté droit, on constate également du mouvement. Laurent Wauquiez, ancien leader du parti de centre-droit Les Républicains, a présenté sa proposition de soutenir le gouvernement, non pas avec des ministres mais avec des propositions législatives. Il a la nature d’un accord de confiance et d’approvisionnement. Ils ont encore besoin des socialistes pour que cela réussisse en nombre et obtienne la majorité à l’Assemblée nationale. Les socialistes ne sont actuellement pas disponibles pour de tels pourparlers. Nous n’en sommes donc pas encore là.

Qui a de l’influence sur qui sera testé lors de l’assemblée, qui débute demain avec sa première session. Le vote pour la présidence de l’assemblée est le premier point à l’ordre du jour et un test décisif pour la force relative de chaque faction. Cette fonction était la quatrième plus élevée de la Ve République, après celle de président, de premier ministre et de président du Sénat. Si les candidats soutenus par l’alliance de gauche gagnaient, cela renforcerait leurs prétentions au poste de Premier ministre et à son gouvernement.

Il n’y a pas de majorité claire. Ainsi, un président d’assemblée est susceptible d’être élu à la suite d’un vote tactique. Pour combien de plus la gauche ou la droite devraient-elles se battre ?

Si vous pensiez que les manœuvres tactiques lors d’élections législatives en deux étapes étaient difficiles à comprendre et à prévoir, cette élection était encore pire. L’élection du président de l’assemblée peut avoir lieu au troisième tour si aucun candidat n’obtient la majorité absolue des voix à l’un ou l’autre des deux premiers tours. Le troisième tour se décidera ensuite à la majorité relative. Si aucun candidat n’obtient la majorité des voix au troisième tour, le candidat le plus âgé obtiendra le poste. Trois tours est inhabituel, mais très probable étant donné le décompte actuel des voix. Il s’agit également d’un processus électoral imprévisible : un candidat peut survivre pendant trois tours, un autre candidat peut être présenté au deuxième, voire au troisième tour.

Pour l’instant, il y a trois candidats. La présidente sortante Yaël Braun-Pivet du parti de Macron, qui peut compter sur le soutien des députés Les Républicains ; Charles de Courson, 72 ans, farouche opposant à la réforme des retraites du groupe centriste indépendant Liot ; et Annie Genevard, la candidate conservatrice des Républicains, qui n’a pas encore été confirmée par son groupe parlementaire. L’alliance de gauche a accepté de présenter un candidat mais n’a pas avancé de nom. Le Rassemblement National de Marine Le Pen n’a pas non plus dévoilé ses candidats.

La mission principale du président est de diriger et d’animer les débats à l’Assemblée, de veiller au bon déroulement des débats et de veiller à l’application des règles de l’Assemblée nationale. Ils peuvent imposer des sanctions aux parlementaires, ce qui était rare dans la première décennie de la Ve République, mais qui s’est considérablement accru depuis les élections législatives de 2022. Selon le décompte de Mediapart, 106 sanctions disciplinaires ont été prononcées au cours des deux dernières années, contre seulement 106. 16 Au cours des cinq premières années d’Emmanuel Macron a pris ses fonctions.

Si un candidat de gauche ne parvient pas à accéder au troisième tour et à gagner, cela signifiera-t-il la fin des efforts de l’alliance de gauche pour former un gouvernement ? Comment vont-ils expliquer cela aux électeurs ? En se rejetant la faute les uns les autres, comme cela commence déjà à se produire ? La gauche ne peut guère se le permettre si elle veut vraiment avoir une chance lors de la prochaine élection présidentielle. À ce stade, les partis de gauche doivent décider ce qui est le pire concernant leurs objectifs : faire des compromis ou ne pas vouloir bouger.

Cet article a été publié pour la première fois dans le briefing matinal d’EuroIntelligence. Pour un abonnement d’essai, cliquez sur Ici.

Charlotte Baudin

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