L’Europe connaît une nouvelle vague de sentiment anti-immigration, avec un nombre croissant de pays appelant à la mise en œuvre de règles migratoires plus strictes ou, dans le cas de la Hongrie et des Pays-Bas, leur permettant de s’en retirer. L’Allemagne, la plus grande économie de l’UE, a réintroduit les contrôles aux frontières au début du mois pour freiner l’immigration irrégulière, provoquant la colère de nombreux voisins.
Haddad a refusé de détailler les changements souhaités par la France, mais a déclaré que « rien ne devrait être tabou » et a cité la politique des visas, l’aide étrangère et « des partenariats plus ambitieux » avec les pays d’Afrique du Nord comme opportunités possibles. Il a également souligné la nécessité de « l’unité » entre les États membres de l’UE et d’aider les pays situés en première ligne des frontières européennes, comme la Grèce et l’Italie.
« Nous avons la responsabilité d’agir ensemble », a déclaré Haddad.
L’ancien directeur de l’Atlantic Council, un groupe de réflexion basé à Washington, et député du parti centriste Renaissance d’Emmanuel Macron, a déclaré que même si les efforts devraient viser à déployer les mesures du Pacte sur la migration et l’asile, l’UE ne devrait pas ignorer les pays qui souhaitent des mesures plus strictes – y compris la France elle-même.
La lutte contre l’immigration clandestine est devenue une priorité du nouveau gouvernement du Premier ministre français Michel Barnier, composé de centristes et de conservateurs. Barnier est soutenu par le parti conservateur Les Républicains et la coalition centriste qui soutient Macron, mais son gouvernement a besoin que le Rassemblement national de droite s’abstienne de soutenir une motion de censure pour survivre.
La semaine dernière, le nouveau ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, un conservateur pur et dur, a appelé à «une sorte d’alliance avec [EU] pays qui souhaitent une réponse plus dure à l’immigration pour revoir les lois européennes qui ne sont plus d’actualité.» Bien que la France ne fasse jusqu’à présent pas partie des pays de l’UE qui militent en faveur de mesures plus strictes, les commentaires de Retailleau et Haddad suggèrent que le pays se rapproche d’une ligne belliciste.
Barnier, qui est le négociateur en chef de l’UE sur le Brexit, a affirmé dimanche dernier que la France devait adopter une position plus dure en matière d’immigration. Il a déclaré que des améliorations pourraient être apportées par des « mesures pratiques » et non par de nouvelles lois.
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