Sais-tu? Guillotine et technologie avancée

Maximilien de Robespierre était l’architecte de la révolution du règne de la terreur et il est également allé à la guillotine. © Giacomo Aliprandi / Wikipédia commons

La guillotine était censée être humaine, mais est devenue une force brute pendant près de deux siècles.

guillotine. Les étranges armoiries de la Révolution française, qui ont été payées à la monarchie française et à bien d’autres après elle, y compris le chef de la Révolution Robespierre. Mais saviez-vous qu’il envoyait encore des prisonniers français à la mort aussi récemment qu’en 1977 ?

Tout a commencé avec Joseph-Ignace Guillotin, membre de l’Assemblée nationale française, qui était peut-être ironiquement médecin et qui s’intéressait à la réforme médicale. Le 10 octobre 1789, Guillotin proposa à l’Assemblée que, pour rendre les citoyens égaux, tous les condamnés à mort soient exécutés par la même méthode humaine : la décapitation mécanique. Une contradiction dans les termes peut-être, mais une alternative aux horribles châtiments théâtraux jusqu’alors subis par les roturiers.

Au début, les idées de Guillotin furent accueillies avec mépris. « Maintenant, avec ma machine, je te coupe la tête, en un clin d’œil et tu ne le sens jamais », se vantait-il. L’assemblée la trouva bruyante et la presse française l’adopta rapidement. Les propos vantards de Guillotin ont même donné lieu à une chanson comique – Guillotine permanente, et son nom a toujours été associé à l’appareil, bien qu’il n’ait jamais préconisé son utilisation. Néanmoins, l’appel à la grâce de Guillotin toucha le cœur de l’Assemblée qui, en 1791, autorisa rapidement et efficacement toutes les condamnations à mort par décapitation. Un dispositif mécanique approprié n’avait pas encore été trouvé, le Royal Surgeon, Antoine Louis, a donc été chargé de le créer.

Portrait de Joseph Ignace Guillotin (1738-1814) au musée Carnavalet
Joseph Ignace Guillotin (1738-1814). Musée Carnavalet à Paris

La conception originale de Louis était imparfaite: ne pouvait garantir une mort rapide, un détail important pour le maître bourreau français Charles-Henri Sanson. L’ami de Sanson, Tobias Schmidt, un facteur de clavecins, a peaufiné le design de Louis et a fait une esquisse de ce qui était nécessaire dans son atelier du 9, Cour du Commerce-Saint-André. Un peu sombrement, il teste son matériel sur du bétail et des cadavres de bagnards devant le Procope Café voisin.

Enfin satisfait, Schmidt a peint la machine d’une couleur rouge sang et la machine a été surnommée La Guillotine – au grand désarroi du Dr Guillotin. La première victime de la machine fut le brigand Nicolas Jacques Pelletier en avril 1792. Le Dr Guillotin avait envisagé la mort privée des criminels condamnés, mais la Révolution insista sur les exécutions publiques. En moins d’un an, le règne du roi Louis XVI s’achève sous la guillotine, et pendant la Révolution, plus de dix mille personnes perdent la raison.

DERNIÈRE HISTOIRE

Pendant près de deux siècles, la France a exécuté plus de personnes à la guillotine que tout autre pays au monde. La dernière personne à être décapitée publiquement fut le tueur à six reprises Eugen Weidmann, qui fut condamné à mort le 17 juin 1939. Les sombres photos du spectacle et les rapports de comportement inapproprié des spectateurs provoquèrent une telle indignation que le gouvernement mit fin aux exécutions publiques. Puis, le 10 septembre 1977, l’épée tombe pour la dernière fois, lorsque Hamida Djandoubi, 27 ans, est exécutée pour avoir tué Lisabeth Bousquet, 22 ans. Il a été la dernière personne à être décapitée par un gouvernement dans le monde. Quatre ans plus tard, en 1981, le nouvel élu François Mitterrand tient sa promesse de campagne et la peine de mort en France est abolie.

Aujourd’hui, 40 ans après son abolition, les enquêtes montrent que la population française reste divisée sur la question ; mais le président Macron s’est engagé à poursuivre la lutte pour mettre fin à la peine de mort dans le monde.

Extrait du magazine La France d’aujourd’hui

Fernand Lefèvre

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