Réponses mitigées à l’interdiction par la France du terme matière grasse pour les protéines végétales

La décision de la France d’interdire aux fabricants d’utiliser le terme graisse pour les produits à base de protéines végétales a suscité des réactions mitigées.

Une nouvelle décision législative signifie qu’à partir du 1er octobre, l’utilisation de noms de matières grasses tels que «steak» et «saucisse» sera interdite sur les aliments à base de protéines végétales.

« Il n’est pas possible d’utiliser une terminologie sectorielle traditionnellement associée à la viande et au poisson pour désigner des produits qui n’appartiennent pas au règne animal et qui, de par leur nature même, ne peuvent être comparés », indique le jugement.

La France est devenue le premier pays de l’Union européenne à imposer une telle interdiction. L’UE a rejeté une proposition similaire qui entraînerait des restrictions à l’échelle du bloc d’ici 2020.

La décision française fait suite à une interdiction véhémente du terme graisse pour les aliments qui ne contiennent pas de viande annoncée par le gouvernement sud-africain la semaine dernière.

Comme l’Afrique du Sud, la France a un puissant lobby de l’agriculture et de la viande et a salué l’annonce de l’interdiction.

Interbev, l’Association nationale interprofessionnelle de l’élevage et de la viande, a déclaré que cette décision « constitue une avancée majeure dans la transparence des informations fournies aux consommateurs ».

Son président, Jean-François Guihard, a déclaré : « La protection de l’appellation des viandes et de son cadre réglementaire est un sujet très important que nos instances mobilisent depuis plusieurs années.

Une déclaration commune des syndicats d’agriculteurs français – y compris la plus grande FNSEA du pays – a également salué l’interdiction mais a suggéré qu’elle n’allait pas assez loin.

« Cela reste insuffisant et n’évitera pas la confusion avec les consommateurs français, notamment pour la viande », a-t-il déclaré.

Les syndicats craignent que l’interdiction ne couvre pas les importations en provenance d’autres pays de l’UE et ont exhorté le gouvernement français à « porter un dossier à Bruxelles » pour « étendre la couverture qui s’applique à tous les produits, quelle que soit leur origine ».

Le communiqué du syndicat ajoute : « Une fois de plus la France montre la voie, faisons-le en mettant en œuvre ces nouvelles dispositions au niveau européen.

De l’autre côté de l’argument, Nicolas Schweitzer, PDG du producteur de viande végétale La Vie, a été cité dans les médias français comme décrivant la décision du gouvernement comme « délirante ».

Et l’ONAV, l’association française des scientifiques et des professionnels de santé qui promeut une alimentation végétale, a décrit le décret comme « s’inscrivant dans la logique de la protection extensive des intérêts économiques de la filière viande ».

Il a ajouté : « Alors que les experts du climat, les professionnels de la santé et les associations de consommateurs réclament désormais une meilleure régulation de la commercialisation et de la promotion des aliments les moins durables et la promotion de choix plus sains, cela risque de freiner et de retarder le développement de la filière végétale en France car ainsi que la transition vers une alimentation plus saine et plus durable avec des composants végétaux plus forts.

L’ONAV a suggéré les mentions interdites pour les produits non carnés « déjà utilisées par une grande partie de la population et ne dérangeant pas les consommateurs, le caractère végétal du produit devient un élément désirable et motive l’acte d’achat ».

Elle précise : « Ces appellations contribuent à rendre les produits végétaux plus attractifs, facilitant ainsi le développement de la filière végétale, en particulier l’intérêt commun de réduire l’impact environnemental de l’alimentation ».

L’ONAV a fait valoir que la décision ne visant que les producteurs nationaux, elle causerait « un désavantage concurrentiel que la France risque de subir à l’avenir ».

Des termes tels que «lait», «beurre» et «fromage» sont déjà interdits au niveau européen dans les produits d’origine non animale.

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Rochelle Samuel

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