Pourquoi nous avons besoin d’un agenda démocratique transatlantique

Selon le dernier The Economist Indice de démocratie rapports, la France est une « démocratie imparfaite ». La baisse de confiance du public dans son gouvernement et l’impact du mandat de santé sur la cohésion sociale sont à l’origine du score de la France cette année. L’indice de la démocratie montre non seulement que le monde a connu son plus fort déclin démocratique depuis 2010, mais montre également que même les démocraties les plus établies n’ont pas échappé à cette tendance. Bien que la France se soit d’abord méfiée du sommet sur la démocratie du président Joe Biden, les deux alliés transatlantiques doivent travailler ensemble sur les questions de démocratie. Après tout, ils ont tous les deux une chose en commun : leur démocratie est assiégée.

Un front transatlantique ?

De nombreuses sources ont recueilli des données montrant le déclin de la démocratie—maison de la libertéce Indice de démocratieet Rapport sur l’état de la démocratie mondiale, pour en nommer quelques uns. Et pour la cinquième année consécutive, selon Institut démocratique international pour la démocratie et l’assistance électorale, le nombre de pays se tournant vers l’autoritarisme dépasse le nombre de pays se tournant vers la démocratie. En outre, les États membres de l’UE connaissent des vulnérabilités démocratiques accrues, comme le montre le GMF Rapport sur les tendances transatlantiques 2021, qui a révélé que 30 % des Polonais, plus d’un Italien sur quatre et environ un espagnol, français et américain sur cinq pensaient que leur démocratie était en danger. Il est clair que la démocratie n’est pas à prendre à la légère. Pour contrer cette érosion de la démocratie, il est nécessaire d’accorder une attention renouvelée sur la question des échecs démocratiques des deux côtés de l’Atlantique. Le premier Sommet pour la démocratie a été une bouffée d’air frais dans ces discussions, mais certains défauts doivent être corrigés pour qu’il soit couronné de succès en 2022.

Marge d’amélioration

Avec les émeutes du Capitole du 6 janvier, le déclin simultané de la démocratie et la montée de l’autocratisation dans le monde, il semble plus urgent que jamais d’organiser un événement axé uniquement sur la démocratie. Le premier sommet pour la démocratie, organisé par le président Joe Biden, a eu lieu en décembre 2021 et a lancé l’année d’action de Biden pour la démocratie, avec un suivi en personne prévu pour la fin de 2022. Bien que le sommet ait été initialement conçu comme un événement marquant à Washington, cela a fini par être virtuel. Ce changement de format entrave la participation plus large de la société civile, des militants de base et la présence médiatique nécessaire au succès des événements de diplomatie publique.

Reconstruire la confiance

L’un des principaux problèmes du sommet était le scepticisme à l’égard de l’événement de la part des alliés et partenaires américains. Malgré l’enthousiasme apparent pour l’énergie renouvelée de l’administration américaine pour la coopération, les alliés européens, dont la France, restent méfiants quant aux intérêts derrière la croisade de Biden sur l’érosion de la démocratie. Après les années Trump, la confiance est au plus bas, et les premières mesures de politique étrangère de l’administration Biden, comme le retrait d’Afghanistan et l’accord trilatéral AUKUS, n’ont pas aidé à restaurer cette confiance. En ce sens, le Sommet pour la démocratie est apparu comme un événement phare majeur soulignant le retour des États-Unis sur la scène internationale. Cependant, cette approche n’a pas fonctionné, et son récit emphatique contre l’autocratie a rendu nombre de ses partenaires mal à l’aise avec le sommet. De même, les responsables français n’ont pas été en mesure de soutenir pleinement l’initiative de Biden en raison des craintes que le soutien renouvelé à la démocratie américaine soit trop étroitement lié aux intérêts stratégiques américains. Le prochain sommet devra réduire la posture pour permettre un plus grand soutien transatlantique.

Une liste d’invités controversée reflète un manque de coopération

La liste des invités au sommet n’a pas aidé à dissiper ces doutes. L’administration Biden, au lieu de limiter la participation, a adopté une approche de grande tente au sommet, ouvrant la liste des invités aux pays non démocratiques. La liste des invités, mélange de démocraties libérales, de démocraties arriérées et de régimes à tendance autoritaire, a été vivement critiquée. Beaucoup ont condamné les États-Unis pour avoir dressé la liste dans leurs propres intérêts de politique étrangère, pour avoir monté les pays les uns contre les autres et pour avoir utilisé le sommet au nom de leur stratégie d’endiguement de la Russie et de la Chine. La forte réaction qui a généré des semaines avant l’événement a été illustrée par le refus du Pakistan d’y assister et les efforts de la Hongrie pour empêcher Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne, de parler au nom de l’Union européenne en raison de l’exclusion de la Hongrie.

Un début en partie maladroit mais crucial

Cependant, c’est le désir des États-Unis d’entamer la conversation qui a rendu le sommet significatif, et non la liste des invités. Et les efforts des États-Unis pour tirer la sonnette d’alarme sont parfaits en ce moment à une époque où les scores de démocratie chutent. Malgré les critiques, les forces de démocratisation, malgré leurs désaccords, devraient viser à maintenir l’élan du sommet. Alors que la liste controversée des invités reste un point sensible, le sommet de Biden a suscité un débat dans le monde entier et mis les démocraties au premier plan. La visibilité générée par le Sommet a eu un impact mondial, résultant en 91 pour cent des pays présents ont démontré leur volonté de consolider leur démocratie chez eux. Cet engagement a été discuté plus avant par le public, avec le Sommet hashtag a fait bonne impression sur Twitter. La prochaine fois, pour vraiment lutter contre l’érosion de la démocratie, les États-Unis doivent éviter de s’aliéner leurs alliés. Alors que les États-Unis entrent dans leur Année d’action, l’Union européenne a dévoilé le Plan d’action pour la démocratie et les droits de l’homme 2020-2024, qui promet « un nouvel agenda géopolitique sur les droits de l’homme et la démocratie », et l’initiative de l’Équipe mondiale européenne pour la démocratie . Aujourd’hui, alors que la France assure la présidence de l’Union européenne, c’est le moment idéal pour rapprocher leurs efforts respectifs.

Fernand Lefèvre

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