Les plateformes électorales doivent inclure la santé mentale

Le manque d’accessibilité et d’abordabilité des services de santé mentale a laissé un énorme vide dans le système de soins de santé de l’Ontario au fil des ans. Selon l’Enquête canadienne sur la santé publique (ESCC) de 2018, sur près de 2 millions d’Ontariens qui estiment avoir besoin de soins de santé mentale, 46 % estiment que leurs besoins en matière de soins ne sont pas entièrement satisfaits. Parmi ceux qui ne bénéficient pas de soins de santé mentale adéquats, 78 % ont cité le fait de ne pas savoir où aller pour obtenir de l’aide ou de ne pas pouvoir payer comme raisons. La pandémie n’a fait qu’exacerber cette tendance.

Il y a aussi le coût économique du manque de soins de santé mentale. La Commission canadienne de la santé mentale a constaté que les problèmes de santé mentale et les maladies mentales coûtent au Canada au moins 50 milliards de dollars par année, en partie à cause de soins communautaires inadéquats menant à des soins intensifs et à la nécessité d’un soutien du revenu. Ces coûts annuels devraient augmenter si aucun changement n’est apporté à notre système de santé publique.

Le nouveau rapport de l’Institut Broadbent, « Making it Right — Universal Basic Mental Healthcare for Ontario » démontre la faisabilité d’une couverture d’assurance publique des services de santé mentale.

À l’heure actuelle, la psychothérapie assurée publiquement et dispensée par des professionnels réglementés en dehors d’un milieu clinique n’est pas couverte par le Régime d’assurance-santé de l’Ontario (OHIP). Une partie de la thérapie dispensée par les psychiatres cliniciens et les médecins de famille est couverte, mais elle n’est pas suffisante pour répondre au besoin croissant de soins de santé mentale dans la province.

Si l’Ontario élargit la couverture de l’OHIP pour inclure des soins de santé mentale de niveau primaire universellement accessibles, cela éliminera les obstacles aux services, réduira les coûts économiques de la maladie mentale et améliorera les résultats en matière de santé.

Aujourd’hui, la psychothérapie en Ontario est souvent inaccessible à la plupart des gens en raison des coûts, d’un système inégal reliant les patients aux fournisseurs de soins et des régimes d’assurance privés qui offrent une admissibilité multiple et des paiements qui couvrent les coûts des soins de santé mentale. La réduction de ces obstacles entraînera des résultats plus sains, une réduction des méfaits et une réduction des coûts dans d’autres secteurs du système de santé. Rendre la psychothérapie disponible avec la carte Santé de l’OHIP améliorera considérablement la vie des Ontariens.

Des études menées au Canada, au Royaume-Uni et en France montrent toutes que chaque dollar investi dans les soins de santé mentale de base entraînera en moyenne 2 dollars d’économies chaque année. Le programme de soins de santé mentale de base, qui fournit une psychothérapie à environ 14 % des Ontariens qui en ont besoin, peut être amorti grâce aux économies et aux coûts reportés dans tous les secteurs de l’économie ontarienne grâce à de meilleurs résultats en matière de santé et à une productivité accrue.

Faire de la santé mentale une plus grande partie du système de santé public s’est également avéré être une proposition gagnante dans la politique canadienne. Lors des élections de 2021 en Nouvelle-Écosse, les progressistes-conservateurs ont promis des « soins de santé mentale universels » dans leur programme électoral et ont ensuite formé un gouvernement majoritaire dans la province.

Un programme universel de santé mentale de base serait un moyen efficace pour l’Ontario d’investir dans le rétablissement post-pandémique, mais ce n’est que le début. Un programme complet de santé mentale comprendra également un programme universel d’assurance-médicaments pour aider à traiter la maladie mentale et des stratégies pour agir sur les déterminants sociaux de la santé mentale, qui sont associés à un risque plus élevé de troubles de santé mentale courants.

Cette pandémie a révélé de nombreuses lacunes dans le filet de sécurité sociale, et beaucoup veulent maintenant voir un véritable changement dans la façon dont la province traite les soins de santé. Les Ontariens ont fini de parler de santé mentale et chercheront à agir lors des élections provinciales de ce printemps. L’engagement envers un programme universel de soins de santé mentale de base dans la province, qui est non seulement possible, mais qui conduira à la croissance économique nécessaire à une reprise pandémique, sera assurément soutenu par la plupart des Ontariens.

Rochelle Samuel

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