Le syndicat français rejette les négociations salariales de « chantage » alors que la grève des raffineries se poursuit

PARIS, 10 octobre (Reuters) – Le syndicat CGT français a qualifié de « chantage » l’offre conditionnelle de TotalEnergies pour des négociations salariales initiales, affirmant que la grève qui a essoufflé un tiers de la pompe à carburant du pays se poursuivra jusqu’à mardi au moins.

L’action syndicale chez TotalEnergies, qui a coïncidé avec des grèves dans deux raffineries d’Exxon Mobil (XOM.N) en France, est survenue alors que les travailleurs de toute l’Europe réclamaient des salaires plus élevés pour faire face à la flambée de l’inflation et à la crise du coût de la vie.

Le président Emmanuel Macron, dont le gouvernement subit une pression croissante pour agir alors que les grèves se poursuivent et que de plus en plus de stations-service manquent de certains produits, a appelé à une fin immédiate de la crise.

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« Les négociations sont en cours et sur la bonne voie… J’espère que dans les prochaines heures, au plus tôt, cela pourra être résolu. Le blocage n’est pas le moyen de négocier », a déclaré Macron lors d’une visite en Mayenne, dans l’ouest de la France.

Au lendemain de la proposition de TotalEnergies de faire avancer les négociations salariales à condition que les syndicats mettent fin à une grève de deux semaines dans les raffineries, la CGT a déclaré que « cette tentative est considérée comme un chantage par la CGT et ne garantit pas la satisfaction des revendications exprimées et donc un retour au travail ».

Un représentant syndical CGT a déclaré plus tard que la grève à la raffinerie serait prolongée jusqu’à mardi. Le syndicat réclame une augmentation de 10 % des salaires.

Plus de 60% de la capacité de raffinage de la France a été fermée par la grève, poussant les prix du diesel à la hausse et incitant le pays à augmenter ses importations de carburant.

Les marges bénéficiaires des barges diesel du nord-ouest de l’Europe ont atteint vendredi leur plus haut niveau depuis début mars.

De longs embouteillages se forment dans les stations-service de la région parisienne alors que les conducteurs tentent de faire le plein avant que d’autres pompes ne s’assèchent.

Le ministère de l’Énergie a déclaré que près d’un tiers des stations-service du pays étaient confrontées à des pénuries d’au moins un produit énergétique dimanche. Site Internet mon-essence.fr a déclaré que plus de 2 000 stations s’étaient taries, citant les données d’environ 30 000 utilisateurs depuis jeudi.

La grève a forcé la raffinerie de Gonfreville de 240 000 barils par jour (bpj) de TotalEnergies hors service. Les livraisons de produits raffinés ont également été bloquées à la raffinerie de Feyzin de 119 000 bpj, fermée pour maintenance imprévue mais stockant du carburant, et aux dépôts de carburant de Côte d’Opale et de La Mède.

Deux raffineries d’ExxonMobil (XOM.N) sont également à l’arrêt depuis fin septembre.

Les négociations salariales sont en cours depuis plusieurs semaines chez Esso France, l’entreprise française d’Exxon Mobil, tandis que les pourparlers chez TotalEnergies étaient prévus pour la mi-novembre avant l’offre de dimanche pour les faire avancer.

« Cela ne fait qu’encourager les grévistes, plus unis que jamais », a déclaré un responsable CGT de la raffinerie de Feyzin de TotalEnergies à propos de l’offre conditionnelle de l’entreprise.

Le responsable a indiqué que seuls 47 camions de carburant avaient quitté Feyzin depuis le 27 septembre, contre 250 camions par jour en temps normal.

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Reportage de Tassilo Hummel, Forrest Crellin, Sybille de la Hamaide et Dominique Vidalon. Edité par David Goodman, Kirsten Donovan

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Lancelot Bonnay

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