Le discours de Macron sur l’UE se transforme en bagarre électorale en France – POLITICO

Emmanuel Macron est venu au Parlement européen pour prononcer un discours sur l’avenir de l’UE. Il s’est retrouvé dans une bagarre lors de la campagne présidentielle française.

Mercredi, le président français s’est rendu à Strasbourg pour vendre aux législateurs l’ambition de six mois du président français de l’UE. Il s’amusait à faire revivre l’Europe, prônant l’urgence de construire un « modèle unique face aux grands défis de ce siècle ».

Puis il s’est éloigné du podium – et la politique française a pris le relais.

Un éminent législateur – Manfred Weber, chef du plus grand groupe politique du Parlement allemand – a nommé avec enthousiasme le candidat conservateur en lice pour remplacer Macron lors des élections d’avril en France.

Un autre député – Yannick Jadot, candidat présidentiel du Parti vert français – a profité de son tour pour attaquer Macron pour son « inaction climatique ».

Un législateur français a poignardé Macron de l’extrême droite. Les autres l’ont attaqué par le flanc gauche.

À un moment donné, la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, nouvelle dans son nouveau poste, est intervenue, essayant de sortir la session de la mêlée politique intérieure.

« Ce n’est pas un débat national », a-t-il interrompu.

Les allers-retours illustrent à quel point l’élection présidentielle française a éclipsé la présidence tournante de l’UE. Bien que Macron n’ait pas officiellement annoncé qu’il briguerait un second mandat, ses priorités pour la présidence de l’UE reflètent fortement certains des thèmes de campagne attendus : prouver que l’Europe peut profiter à la France, faire pression pour une réforme de la migration, réformer la zone de voyage sans visa Schengen.

Son adversaire le voyait de la même manière. Ailleurs en France mercredi, le candidat de gauche Jean-Luc Mélenchon et l’expert d’extrême droite Eric Zemmour ont programmé la comparution de Macron au Parlement avec leurs propres discours de campagne attaquant la position pro-européenne de Macron.

Mais au Parlement, tout le monde n’était pas content de l’élection présidentielle française qui a détourné la session plénière.

Weber, qui dirige le Parti populaire européen conservateur, a été critiqué par la chambre lorsqu’il a soutenu la conservatrice Valérie Pecresse, qui a bondi dans les sondages pour devenir un sérieux rival de Macron.

« Je suis content que maintenant avec Valérie Pecresse, nous ayons une vraie rivalité au milieu du paysage », a déclaré Weber.

Jadot a même déclenché une querelle intra-groupe avec son discours féroce, dans lequel il a supplié Macron de « s’occuper du grand échauffement ».

Sur Twitter, l’eurodéputé Reinhard Bütikofer, membre du Parti vert allemand, a poursuivi toutes les positions de campagne.

« Ce débat au PE, censé discuter de l’agenda de l’UE pour le premier semestre 2022 sous la présidence française, s’est transformé en un événement désordonné de campagne française gratuit pour tout le monde », a-t-il déclaré. tweeté. « Très heureux, nous avons pu nous le permettre, car nous n’avons pas de véritables défis extérieurs pour notre UE. »

Mais son collègue député allemand Terry Reintke, vice-président des Verts, a eu la réaction inverse. Sur Twitter, il proclamé que Jadot a défendu « l’Europe que veulent tous les écologistes européens ».

Et le défilé politique français s’est poursuivi dans l’après-midi.

Jordan Bardella, un législateur français du parti du Rassemblement national de la candidate d’extrême droite Marine Le Pen, a reproché à Macron d’avoir transformé l’Europe en une « arrière-cour de Washington », une « proie pour Pékin » et un « hôtel africain ».

« Monsieur le Président de la République, comment pouvez-vous prétendre réunir l’Europe alors que vous avez divisé la France jusqu’au bout ? » demanda Bardelle.

La députée française Manon Aubry, l’une des dirigeantes de la gauche au Parlement, a qualifié les réalisations de Macron en Europe de « l’arrogance, l’impuissance et les projets ».

Aubry a même critiqué Macron pour avoir soutenu Metsola à la présidence du Parlement, compte tenu de son opposition à l’avortement, quelques heures seulement avant d’utiliser son discours de mercredi pour demander que le droit à l’avortement soit ajouté à la charte des droits fondamentaux de l’UE.

« Il ne suffit pas d’inclure le droit à l’avortement dans la charte des droits fondamentaux », a déclaré Aubry. « Il vous faut encore endurer [it] …et pas de connivence avec des pays comme la Pologne, qui détruisent le droit fondamental de contrôler son propre corps. »

De nombreux législateurs de gauche ont boycotté l’élection présidentielle de mardi sur la question.

Quand ce fut à son tour de riposter, Macron retourna les applaudissements d’Aubry.

« Vous avez dit quelque chose qui semblait très vrai », a-t-il dit en se tournant vers le législateur. « Vous dites, et je vous cite : ‘La présidence française ne doit pas être un tremplin pour les élections.’ Et je pense que tu as tout à fait raison. Et certains d’entre vous ici ont raison de ne pas le faire. »

La ligne a été applaudie dans toute la salle.

Macron a eu le soutien d’autres dirigeants éminents du Parlement tout au long de la journée.

« Nous avons tous des différences idéologiques ici », a déclaré à un moment donné l’eurodéputée espagnole Iratxe García, chef du groupe des socialistes et démocrates. « Mais de toute façon, s’il vous plaît, soyons respectueux. »

« Nous aurons l’occasion de faire campagne », a-t-il ajouté. « Mais ce n’est pas le bon moment. »

Fernand Lefèvre

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