Le chanteur pop iranien réduit au silence, mais sa chanson « Baraye » reste une chanson de protestation – The New Indian Express

Par AFP

NICOSIE : Bien qu’il ait été réduit au silence, la chanson enflammée du chanteur pop iranien Shervin Hajipour en soutien aux protestations contre la mort en détention de Mahsa Amini reste l’hymne officieux du mouvement.

La chanson « Baraye » a atteint 40 millions de vues sur Instagram avant d’être supprimée lors de l’arrestation de Hajipour, mais il a été libéré sous caution et s’est éloigné de la politique, peut-être comme condition de sa libération.

Baraye, le mot persan « pour » ou « parce », se compose de tweets sur les manifestations et souligne le désir des gens de ce qui manque dans l’Iran frappé par les sanctions, où beaucoup se sont plaints des difficultés causées par la mauvaise gestion économique. Il fait également référence aux activités quotidiennes qui mettent les gens en difficulté avec les autorités de la république islamique.

« Pour avoir dansé dans les rues; Pour la peur que l’on ressent en s’embrassant; Pour ma sœur, ta sœur, ta sœur », lit-on dans les paroles de la chanson. « A cause de la honte des poches vides ; Parce que nous aspirons à une vie normale… A cause de cet air pollué. »

Baraye a été entendue jouer fort la nuit depuis des immeubles d’appartements en Iran pour montrer son soutien aux manifestations déclenchées par la mort d’Amini le 16 septembre, après que la police de la moralité l’a notoirement arrêtée pour avoir prétendument enfreint une règle obligeant les femmes à porter un foulard et des vêtements modestes.

Il a également été chanté avec passion par la diaspora iranienne lors de rassemblements dans plus de 150 villes du monde au cours du week-end. Dans un clip partagé par le Centre pour les droits de l’homme en Iran, basé à New York, on peut voir un groupe d’écolières sans foulard chanter Baraye en classe, dos à la caméra.

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La chanson a été supprimée du compte Instagram de Hajipour peu de temps après son arrestation, mais est toujours largement disponible sur d’autres plateformes de médias sociaux, notamment Twitter et YouTube.

Il a donné naissance à des couvertures, notamment par la chroniqueuse du Jerusalem Post Emily Schrader, qui dit avoir même étudié la chanson en persan et s’est postée en train de la chanter sur Instagram, recueillant plus de 650 000 vues.

« À cause des histoires Instagram forcées »

L’avocat de Hajipour, Majid Kaveh, a déclaré qu’il avait été libéré sous caution mardi après-midi. Le journal réformiste Shargh a déclaré que sa famille avait été informée de son arrestation dans la ville septentrionale de Sari samedi, dans un rapport citant sa sœur Kamand Hajipour.

Il a déclaré dans une publication sur Instagram que ses parents avaient été informés de son arrestation par téléphone par le bureau du ministère des Renseignements de la ville. Peu de temps après sa libération, Hajipour est revenu sur Instagram, mais cette fois pour s’excuser et se distancier de la politique.

« Je suis ici pour dire que je vais bien », a-t-il déclaré à ses 1,9 million de followers sur la plateforme. « Mais je m’excuse que certains mouvements basés en dehors de l’Iran – avec lesquels je n’ai aucun lien – aient fait un usage politique inapproprié de cette chanson.

« Je n’échangerai ce (pays) pour aucun autre endroit et je resterai pour ma patrie, mon drapeau, mon peuple et je chanterai.

« Je ne veux pas être un jouet pour ceux qui ne pensent pas à moi, à vous ou à ce pays », a-t-il ajouté.

En réponse à son message, de nombreuses personnes sur Twitter ont suggéré que la phrase « En raison de l’histoire forcée d’Instagram » soit ajoutée aux paroles de la chanson.

Des groupes de défense des droits de l’homme, dont Article 19, ont appelé à plusieurs reprises l’Iran à mettre fin à son utilisation d’aveux forcés, qui, selon eux, sont faux et extorqués sous la contrainte ou même la torture.

Dans un cas récent, une jeune Iranienne, Sepideh Rashno, a disparu après avoir été impliquée dans une dispute dans un bus de Téhéran avec une autre femme qui l’a accusée d’avoir enlevé son foulard.

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Il a été détenu par le puissant Corps des gardiens de la révolution islamique et est apparu à la télévision dans ce que les militants qualifient d’aveux forcés avant d’être libéré sous caution fin août.

Jacques Fontaine

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