La France laisse les sceptiques se joindre aux élections européennes – EURACTIV.com

Les élections législatives de juin ont vu les électeurs français rejeter le président Emmanuel Macron comme majorité parlementaire, tandis que la gauche et la droite ont réalisé des gains significatifs.

Mais si certains souhaitent que la nouvelle alliance de gauche qui a permis le succès électoral se maintienne, les divisions sur les questions européennes et internationales pourraient présenter un obstacle insurmontable à une cotation commune aux élections européennes de 2024, la prochaine date du calendrier électoral français.

Depuis les élections législatives de juin, La France insoumise (LFI) de Jean Luc Mélenchon, le Parti socialiste (PS), Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et le Parti communiste français (PCF) se sont unis au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale ( NUPES). .

Leur alliance sera mise à l’épreuve lors du prochain tour d’élections en bloc, prévu en 2024.

Insoumise La France Mélenchon était à l’origine de l’accord électoral de juin, et le député et négociateur LFI Manuel Bompard insiste sur le fait qu’une nouvelle alliance pour les élections européennes est un « objectif » et qu’il la soutient.

La différence avec les élections françaises de 2022 réside dans le rapport de force entre les partis potentiellement intéressés.

Les Verts ne semblent pas participer, puisque le candidat des Verts à la présidentielle, Yannick Jadot, a rejeté l’idée d’une gauche unie aux élections européennes et déclaré qu’il aimerait voir une liste d’écologistes autonomes.

Différence « avec La France insoumise surtout » […] sur l’Europe et la politique internationale » justifie la concurrence avec une liste distincte, a déclaré mercredi Jadot. Selon lui, l’unité de gauche aurait « moins d’élus que si nous valorisions notre diversité », compte tenu du mode de scrutin proportionnel utilisé aux élections européennes.

Mais à l’aile gauche du parti écologiste, Sandrine Rousseau a confié à EURACTIV qu’il fallait « revoir l’équilibre au sein de la NUPES pour que [the ecologists] peut prendre le leadership lors de l’élection européenne », qui est le « pré-électorat écologique ».

Avec 13,5 % des suffrages aux élections de 2019, la liste EELV conduite par Yannick Jadot est troisième (derrière Rassemblement National Le Pen et Macron Renaissance) mais largement devant les autres partis de gauche – Insoumis et Socialistes sont dans les 6 % de tête.

Donc s’il y a alliance, dit Rousseau, c’est Insoumi, plus eurosceptique, qui s’alignera sur la position d’EELV – historiquement un parti fédéraliste – et non l’inverse. Cependant, conclut-il, « l’alliance NUPES a suscité un espoir, qu’il faut entretenir ».

Au Parti socialiste, les voix étaient également discordantes. Le député Jérôme Guedj est ouvert à d’éventuelles alliances tout en reconnaissant que « la question européenne n’est pas la plus simple, car c’est là que la gauche s’est historiquement divisée ».

Mais le représentant socialiste a appelé à « essayer d’atteindre » les syndicats, « au moins sur la base de la même proposition NUPES et idéalement de la même liste ».

En revanche, certains ont fait valoir, comme le sénateur socialiste Rachid Temal, que « les différences dans les politiques européennes et internationales » […] conduire à ne pas s’inscrire à LFI » pour l’élection de 2024.

Le Parti communiste français devrait être très intéressé à sceller une telle alliance. Avec seulement 2,5% des voix, il n’a élu aucun député sous son étiquette en 2019.

Mais ils n’ont pas semblé trop enthousiastes : au cours de l’été, un cadre du parti a convaincu EURACTIV que la proposition LFI était séduisante mais il était conscient des « différences importantes » qu’elle pouvait avoir avec les Verts et les Socialistes notamment.

Mais la possibilité d’unions confronte les partis de gauche à des questions et des intérêts contradictoires : d’une part, maximiser le nombre de députés à élire et la viabilité de l’alliance dans le temps.

« A la proportionnelle, il est dans l’intérêt des coalitions de partis de se présenter séparément », explique Mathieu Gallard, directeur de recherche chez Ipsos France, contacté par EURACTIV. Les listes communes « peuvent effrayer les électeurs radicaux qui refusent de voter pour les modérés et vice versa ».

Mais se présenter sur une liste distincte en 2024 pourrait avoir un effet « contre-productif » sur les coalitions, a déclaré Gallard : les débats et les programmes pourraient mettre en lumière les différences entre les partis de gauche une fois unis lors des élections législatives. Cela « peut avoir des conséquences négatives pour la NUPES à l’Assemblée nationale » et les élections ultérieures.

Charlotte Baudin

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