Griezmann : des ailes au moteur de la France

Même lors des interactions, Antoine Griezmann détourne la gloire de lui-même. Louez la capacité de Didier Deschamps à tirer le meilleur parti des joueurs, le rythme époustouflant de Kylian Mbappé, le caractère « irréprochable » de Mbappé, les compétences défensives de Rafael Varane, son soutien indéfectible aux droits LGBTQ+, etc. Rue. Il parle de tout le monde et de tout, mais pas de lui-même.

Il est qui il est; c’est peut-être même le joueur qu’il est. Ses mèches dorées sont parties depuis longtemps, « parties avec sa jeunesse », plaisante-t-il souvent, sa réticence à changer de position est partie depuis longtemps, sa réserve à aller en profondeur et à se défendre a depuis longtemps disparu. C’est peut-être un produit de sa situation. Le déménagement à Barcelone a changé sa vie. C’était sa prétendue étape vers la grandeur du football; au lieu de cela, il languit, incapable d’absorber le poids du port du célèbre maillot, l’air piégé et abandonné, tandis que les dirigeants et présidents de clubs changeaient autour de lui, avec cela aussi sa primauté et ses positions.

L’un des entraîneurs, Ronald Koeman, l’a également déployé de manière inefficace sur l’aile gauche. Non pas qu’il n’ait pas essayé, mais il n’a pas eu le temps de s’habituer à son nouveau rôle dans le monde horrible du football de ligue. Un prêt de deux ans à l’Atletico visait à améliorer ses perspectives de jeu, mais Barcelone a inséré une clause délicate dans l’accord, une option d’achat obligatoire de 40 millions de livres sterling s’il joue plus de 45 minutes dans les 50% du match. Son entraîneur français Deschamps a plaisanté: « C’est une bonne chose pour nous car ce sera frais. »

En Deschamps, il a un manager compréhensif, qui comprend non seulement son jeu mais aussi son esprit. Elle n’arrêtait pas de l’appeler de temps en temps, de lui faire confiance et de lui offrir amour et conseils. Il a identifié le cœur de son malaise à Barcelone. Il a déclaré : « Pour moi, il est encore plus efficace lorsqu’il est dans le cœur du jeu (et non sur les ailes), lorsqu’il est capable de beaucoup toucher le ballon. À ce poste, il a également la possibilité de venir aider au milieu de terrain. Il ne se plaint jamais, mais pour tirer le meilleur parti de lui, vous devez également lui donner sa meilleure position.

Mais il y avait aussi un problème pour Deschamps. Avec le trio Kylian Mbappé, Karim Benzema et Ousmane Dembélé comme attaquant préféré, il n’y avait pas de place pour accueillir Griezmann, qui était plutôt un attaquant gauche en Russie. L’astucieux entraîneur a compris qu’il avait les qualités techniques pour devenir un milieu offensif derrière le trio offensif, un rôle que Blaise Matuidi a joué avec aisance lors de la dernière Coupe du monde, un trait d’union entre le milieu de terrain et la ligne avant, un assistant plus qu’un meilleur buteur. . «Je pensais qu’il avait la vision, le dépassement et l’énergie pour cela. Je lui ai dit qu’il pouvait être un excellent milieu de terrain offensif et j’ai plaisanté en disant qu’il pouvait être un milieu de terrain défensif », a déclaré Deschamps.

L’acheter pour porter le rôle n’a pas été difficile. Puis, après l’Euro, elle l’a fait entrer dans le rôle de meneur de jeu-milieu de terrain et, un an plus tard, il s’est vraiment épanoui et a été l’un des héros inédits de la France dans cette Coupe du monde. Il n’a pas encore marqué de but, un a été refusé; il n’a réussi qu’une seule passe décisive, mais six des neuf buts de la France sont venus de lui, soit sa passe au passeur, soit un blocage, soit une feinte astucieuse, soit un vol rapide. Seul Adrien Rabiot a fait plus de blocages, seuls Aurélien Tchouaméni et Dayot Upamecano ont orchestré plus de vols. « C’est le joueur qui fait jouer les autres joueurs », donnerait Deschamps dans une tournure allitérative.

Alors que dans le passé, il a surtout été vu errant dans et autour de la surface de réparation, il est une présence plus dispersée ces jours-ci. La carte de terrain de Griezmann serait similaire à un lanceur rapide de fusil à dispersion. Partout. Il est là à gauche remplissant l’espace pour Mbappé, à droite où Dembele erre, au centre du milieu de terrain où Rabiot pousse. Hugo Lloris l’appelle le « battement de coeur » de l’équipe. Il est le meneur de jeu-destructeur du milieu de terrain, le fournisseur et l’exécuteur. Sa maturité a fait que même la France n’a pas manqué Paul Pogba, l’un des artisans du triomphe de la Russie.

Griezmann en est également venu à apprécier le rôle. « Je suis assez libre dans ce nouveau rôle. Je dois être le lien entre la défense et les attaquants. J’ai trois joueurs devant moi, donc il y a plus d’options, donc c’est plus facile pour moi », a-t-il déclaré la semaine dernière. « L’entraîneur aime discuter avec les joueurs, savoir ce que vous ressentez, et ensuite il trouvera le meilleur équilibre pour le équipe », a-t-il ajouté.

Dans son moment d’attention, il n’a pas oublié les belles paroles de Deschamps. « Je lui dois tout en équipe nationale. Je donne tout pour la France, pour le maillot mais aussi pour lui. Et j’essaie de faire tout ce que je peux pour continuer à me faire confiance. Chaque mouvement, chaque match est comme un « merci » que je lui envoie. Je veux qu’il soit fier de moi. »

En plus de sa compétence dans le rôle, le manager a le sentiment d’être aussi devenu un leader. Griezmann était silencieux, voire effacé dans le passé, mais maintenant il est plus autoritaire et affirmé, criant et hurlant, scandant des instructions. « En l’absence de Pogba et de N’golo (Kante), il nous fallait un autre leader, et Antoine s’est imposé comme tel, note Deschamps. Et sans cesse, il revient sur les marches de grandeur qu’il a dû descendre à mi-parcours de sa carrière. »

Fernand Lefèvre

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