France : L’historien noir Pap Ndiaye nommé ministre de l’éducation | France

Pap Ndiaye, historien noir français renommé et expert américain des droits des minorités, a été nommé ministre de l’Éducation pour entamer le second mandat d’Emmanuel Macron, alors que le pays est confronté à des inégalités sociales persistantes dans le système scolaire.

« Je suis un pur produit de la méritocratie républicaine », a déclaré Ndiaye, faisant référence à sa mère qui enseigne les sciences dans un lycée en dehors de Paris. Il a dit qu’il était aussi un « symbole de la diversité » qui lui donnait le sens du « devoir et de la responsabilité » envers les jeunes Français.

Ndiaye, un expert du colonialisme et de l’histoire des relations raciales des deux côtés de l’Atlantique, est à la tête du Musée de l’immigration française et est vu à gauche. Sa nomination en tant que ministre du gouvernement d’extrême droite et de centre gauche de Macron sous la nouvelle Première ministre, Lisabeth Borne, a surpris.

Ndiaye a représenté une rupture avec l’ancien ministre de l’Éducation, l’extrême droite Jean-Michel Blanquer, qui, pendant son mandat, a fondé son propre groupe de réflexion pour s’opposer à ce qu’il a appelé la « doctrine » américaine importée du « wokisme ».

La France a l’un des systèmes scolaires les plus inégalitaires du monde développé. Selon l’OCDE, un étudiant né et scolarisé dans un milieu défavorisé en France a moins de possibilités d’échapper à son milieu socio-économique que dans la plupart des autres pays développés.

Ndiaye, né en dehors de Paris d’un père sénégalais et d’une mère française, a acquis une notoriété nationale avec son ouvrage de 2008 « La condition noire, un essai sur la minorité française ».

Dans une interview à l’Associated Press l’année dernière, Ndiaye a déclaré que la France devait vaincre l’injustice raciale en confrontant son passé colonial souvent violent, notant que « les Français sont très réticents à voir les dimensions sombres de leur propre histoire ».

Ndiaye, dont la sœur est la romancière primée, Marie NDiaye, a déclaré Le Monde en 2017 que le racisme structurel existe en France, où des institutions comme la police peuvent avoir certaines pratiques racistes.

Ndiaye a été pendant de nombreuses années professeur à l’université d’élite Sciences Po à Paris.

« Dans le domaine de l’histoire, c’était quelqu’un d’innovant et capable de montrer de nouvelles manières d’appréhender le passé », explique à l’AFP l’historien Pascal Blanchard. « C’est un enseignant qui sait ce que c’est que d’être devant la classe d’un élève. Dans une société diversifiée, il est important d’avoir quelqu’un qui se soucie de la diversité. »

L’extrême droite Marine Le Pen n’a pas tardé à s’en prendre à la nomination de Ndiaye, estimant qu’elle symbolisait « la déconstruction de notre pays, de ses valeurs et de son avenir ».

Macron est sous pression pour tenir ses promesses électorales de réformes et de « nouvelles méthodes » pour la politique au cours de son second mandat, avec moins de direction descendante et plus d’écoute des préoccupations des électeurs. Elle a été critiquée par les partis d’opposition pour avoir attendu près d’un mois après la victoire du président en avril contre Le Pen pour compléter un nouveau gouvernement pour servir sous Lisabeth Borne, la première femme Premier ministre française en plus de 30 ans.

La nomination d’un nouveau gouvernement marque le début d’une bataille acharnée pour les élections législatives du mois prochain. Le groupe centriste de Macron devra obtenir une forte majorité parlementaire s’il veut avoir la liberté de réviser son système de retraite et d’allocations familiales, ainsi que des changements dans les écoles et les soins de santé. L’alliance de gauche historique menée par la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon vise à augmenter son siège.

Catherine Colonna, ambassadrice de France à Londres et ancienne porte-parole du défunt président de droite Jacques Chirac, a été nommée ministre des Affaires étrangères, ce qui en fait la deuxième femme à occuper ce poste, après Michèle Alliot-Marie de la droite il y a plus de dix ans.

De nombreuses nominations du gouvernement sont la continuation du dernier mandat de Macron, avec des ministres fidèles récompensés. Les deux ministres clés de droite – Bruno Le Maire à l’économie et Gérald Darmanin à l’intérieur – ont tous deux conservé leur siège. Reste également le ministre de la Justice Ric Dupond-Moretti.

Les efforts environnementaux promis par Macron pour que la France devienne « le premier grand pays à abandonner le gaz, le pétrole et le charbon » seront dirigés par un Premier ministre avec deux ministres précédemment en poste lors du premier mandat de Macron : Amélie de Montchalin et Agns Pannier-Runacher.

Rochelle Samuel

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