Explication-Coalitions et coexistence ? L’évolution du paysage politique français

PARIS (Reuters) – Pour le réélu Emmanuel Macron, l’attention se tourne rapidement vers les élections législatives de juin alors que, selon la lecture de la victoire au scrutin de dimanche, il pourrait avoir du mal à remporter la majorité législative claire que les électeurs français ont tendance à conférer à leurs présidents.

Qu’il le fasse ou non, le résultat de ce vote à deux tours façonnera son deuxième mandat. Voici une explication de la façon dont le paysage politique français pourrait changer.

À QUOI MACRON SERA-T-IL CETTE FOIS ?

Incliné au centre, Macron a viré à droite lors de son premier mandat.

Il a ensuite fait des ouvertures à gauche avant le vote de réélection pour aider à pousser son offre à bout, une stratégie d’opportunité qui l’a laissé prêt à reconnaître dimanche que beaucoup avaient probablement voté pour lui non pas par conviction mais pour garder la distance. directement du pouvoir.

La façon dont Macron se positionnera ensuite dépendra de s’il obtient une majorité en juin, s’il a besoin de former une coalition ou s’il est obligé d’inaugurer une période de ce qu’on appelle la coexistence en choisissant un Premier ministre dans l’opposition.

Dans la coexistence, les relations politiques au sein de l’exécutif sont souvent tendues. Les pouvoirs du président sont sévèrement restreints, maintenant le leadership sur l’influence de la politique étrangère mais abandonnant la responsabilité de la plupart des questions politiques quotidiennes au gouvernement.

« TROISIÈME TOUR » D’UN CYCLE ÉLECTORAL

Depuis que la France a aligné ses mandats présidentiel et parlementaire en 2002, les électeurs ont toujours donné la majorité au président élu.

Une autre raison de penser que les choses pourraient être moins claires cette fois-ci est que plus de la moitié des suffrages exprimés au premier tour de l’élection présidentielle étaient pour des candidats d’extrême droite et d’extrême gauche.

Les votes parlementaires offrent aux électeurs eux-mêmes la possibilité de contrôler Macron.

Le candidat présidentiel d’extrême gauche Jean-Luc Melenchon, qui a recueilli 7,7 millions de voix au premier tour et dont les électeurs ont contribué à assurer la victoire finale de Macron, a déjà qualifié les élections de juin de « troisième tour » du cycle électoral.

Le parti La République en marche de Macron a entre-temps eu du mal à s’ancrer au niveau local et les niveaux d’insatisfaction du public à l’égard du président restent élevés.

Mais si Macron pouvait avoir besoin de former une coalition d’alliés pour se maintenir au pouvoir, dans un paysage politique fragmenté, il en serait de même pour ses principaux rivaux.

MELENCON POUR LE PREMIER MINISTRE ?

Après avoir terminé troisième au premier tour, Melenchon s’est proposé aux électeurs de gauche comme prochain Premier ministre français, et son parti La France Insoumise (France insoumise) fait pression pour une alliance de gauche sans précédent avec le Parti communiste, les Verts. et le Parti Socialiste de centre-gauche.

Des négociations avec les Verts sont en cours. Cependant, il y a une résistance de la part de certains au sein des rangs fracturés des socialistes, où certains affirment qu’ils perdraient davantage aux niveaux municipal et départemental si Melenchon était désigné comme le porte-drapeau de la gauche.

Les plaques tectoniques se déplacent également vers la droite.

Le Pen a défié la défaite et a déclaré qu’il poursuivrait son combat politique.

Mais elle sera contestée pour le titre de relayeuse d’extrême droite par le duo écrivain-nationaliste challenger présidentiel Eric Zemmour et sa nièce, Marion Maréchal, qui a fait défection du camp de sa tante quelques semaines avant le vote.

Zemmour veut qu’une « union nationale » des forces nationalistes anti-Macron émerge à temps pour juin. Mais le président du Rassemblement national de Le Pen, Jordan Bardella, a semblé fermer la porte à l’idée et l’influence de Zemmour pourrait être limitée après son score au premier tour inférieur aux attentes.

Ensuite, il y a le centre droit. La survie du parti Les Républicains après les tristes élections présidentielles est en jeu.

Il est déjà en train de s’effondrer, certains responsables du parti voulant s’aligner sur Macron, certains faisant des ouvertures à Zemmour et d’autres préférant rester sur place.

Ajoutant encore plus d’incertitude au mélange, l’ancien Premier ministre de Macron, Edouard Philippe, a formé son propre parti, Horizons.

(Rapporté par Richard Lough et Elizaebth Pineau; édité par John Stonestreet)

Fernand Lefèvre

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