PARIS, 18 octobre (Reuters) – Des dizaines de manifestants vêtus de noir se sont affrontés mardi avec la police et ont brisé des vitrines de magasins en marge des manifestations alors que plusieurs milliers de personnes descendaient dans les rues de Paris pour réclamer des salaires plus élevés alors que la forte inflation les sapait. pouvoir d’achat.
11 personnes ont été arrêtées à Paris, a indiqué le ministère de l’Intérieur dans l’après-midi, ajoutant que 107 000 personnes à travers le pays se sont jointes aux appels à manifester des partis de gauche et de certains syndicats, dont 13 000 dans la capitale. Le syndicat des travailleurs extrémistes CGT a déclaré que 70 000 personnes avaient participé à la marche à Paris.
Le trafic ferroviaire régional a été réduit de moitié environ, certains syndicats ayant appelé à une grève nationale, cherchant à tirer parti de la colère face à des décennies de forte inflation pour prolonger des semaines d’action revendicative dans les raffineries de pétrole à d’autres secteurs de l’économie.
« La question des salaires est la priorité numéro un des Français », a déclaré le chef du syndicat CGT, Philippe Martinez, avant la marche. « C’est plus qu’urgent », a-t-il dit.
« A un moment donné, ça ne se gère plus », a déclaré Laetitia Berthault, l’une des manifestantes, pointant une augmentation d’à peine 10 euros par mois de la chaîne de meubles où elle travaille. « Je suis une mère célibataire, de deux enfants. Nous nous serrons la ceinture… nous n’avons pas le choix. Mais ce n’est pas facile. »
Alors que la marche devenait tendue, les journalistes de Reuters ont vu la police attaquer les manifestants tandis que des images d’un homme cagoulé vêtu de noir brisant des vitrines de magasins ont été diffusées sur les réseaux sociaux.
LE TITULAIRE MENACE L’INFRASTRUCTURE
Les manifestations de mardi, qui ont été promues par les politiciens de l’opposition pendant des semaines, sont petites par rapport au mouvement des gilets jaunes ou à l’opposition à la réforme des loyers pendant le premier mandat du président Emmanuel Macron à la présidence.
[1/10] La police anti-émeute française affronte des manifestants lors d’une manifestation à Paris dans le cadre de la journée de grève nationale et de protestation pour des salaires et des revendications plus élevés dans une usine en France, le 18 octobre 2022. REUTERS/Benoit Tessier
Mais survenant au milieu d’une crise énergétique à l’échelle européenne, les grèves sont devenues le défi le plus difficile du président depuis sa réélection en mai.
En tant qu’acte industriel chez la compagnie pétrolière TotalEnergies (TTEF.AP) continuant de peser sur les approvisionnements en essence pendant une quatrième semaine sans fin en vue, le gouvernement court le risque qu’une grève plus large puisse faire tomber d’autres parties de l’infrastructure.
Le gestionnaire du réseau national français RTE a averti mardi qu’une grève prolongée retardait le redémarrage de certains réacteurs du groupe électronucléaire EDF. (EDF. PA) pourrait avoir des « conséquences graves » sur l’approvisionnement électrique du pays au cours de l’hiver à venir.
Les dirigeants syndicaux espèrent que les travailleurs seront stimulés par la décision du gouvernement de forcer certains d’entre eux à retourner au travail dans les dépôts d’essence pour essayer de faire circuler à nouveau le carburant, une décision qui, selon certains, compromet le droit de grève.
Mais une enquête du sondeur Elabe pour BFM TV a montré que seulement 39% du public soutenait l’appel de mardi à une grève nationale, tandis que 49% s’y opposaient et un nombre croissant s’opposait aux grèves des travailleurs des raffineries de pétrole.
Dans les transports, Eurostar a indiqué avoir annulé plusieurs trains entre Londres et Paris en raison de la grève. L’opérateur ferroviaire public français SNCF a déclaré que le trafic des liaisons régionales était en baisse de 50% mais que les lignes nationales n’étaient pas perturbées.
Alors que les tensions montent dans la deuxième économie de la zone euro, les grèves se sont propagées à d’autres parties du secteur de l’énergie, y compris le géant nucléaire EDF. (EDF. PA)où les travaux de maintenance critiques pour les alimentations électriques européennes seront suspendus.
La grève intervient alors que le gouvernement adoptera le budget 2023 en utilisant des pouvoirs constitutionnels spéciaux qui lui permettront de voter au parlement, a déclaré dimanche la Première ministre Elisabeth Borne.
Reportage supplémentaire de Sudip Kar Gupta, Dominique Vidalon, Benoit van Overstraten, Myriam Rivet et Juliette Jabkhiro; Écrit par Ingrid Melander et Tassilo Hummel; Edité par Gerry Doyle, Emelia Sithole-Matarise, Alexandra Hudson
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