De nouvelles steppes de Russie et de Turquie sous souveraineté norvégienne ?

C’est bien sûr un peu un détail, mais la Turquie doit d’abord ratifier l’accord. Ensuite, il tracera une feuille de route s’il veut vraiment être actif au Svalbard. Quand je regarde les deux derniers pays membres de l’accord (la Corée du Nord (oui !) et la Slovaquie), ils ont les mêmes ambitions que la Turquie en termes d’activité économique.

Cependant, depuis 2016 et 2017, ils n’ont montré aucune implication avec la région.

La Turquie entretient des relations politiques croissantes avec la Russie. Surtout, alors que la dynamique géopolitique a changé par l’invasion russe de l’Ukraine, l’amitié d’Erdogan et de Poutine a changé et s’est consolidée en tant que meilleurs amis. Ankara montre également sa politique hybride dans ce cas.

Il vend des armes à l’Ukraine pour attaquer la Russie mais s’engage aussi dans la diplomatie céréalière avec Moscou en démontrant son identité steppique.

La Turquie est physiquement éloignée du pôle Nord et du Svalbard. Il semble logistiquement difficile de participer à des activités économiques là-bas ou d’expédier des matières premières de là vers la Turquie. Cependant, dans un modèle 7+1 où les relations sont tendues, il peut être intéressant de voir la Turquie, alliée de la Russie, devenir partie à l’accord de Svalbard.

S’il y a un différend entre la Russie et la Norvège au sujet de Svalbard, Erdogan (s’il est toujours au pouvoir) saisira cette opportunité et osera agir en tant que médiateur. Comme l’image de soi intérieure d’Erdogan est favorisée par son rôle de médiateur dans un territoire non pertinent, ses ventes sont très bonnes. De plus, Svalbard pourrait être un raccourci pour que la Turquie frappe à nouveau à la porte du Conseil de l’Arctique.

Charlotte Baudin

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