Algérie… Histoire et Politique

L’histoire régit toujours les relations de l’Algérie avec la France (Sam Tarling/Getty)

Un retour à l’histoire politique est nécessaire et important pour comprendre une partie du contexte. Il y a quelques jours, le soixantième anniversaire de la signature des accords d’Evian le 18 mars 1962, qui comportait la reconnaissance du droit du peuple algérien à l’autodétermination. Le problème historique pour l’Algérie est qu’elle exerce une influence centrale sur les choix politiques et sociaux du pays, la gestion de ses relations internationales et régionales, et qu’elle a un rôle permanent dans l’alimentation du débat public dans le pays.

L’Algérie fait partie des pays encore touchés par des faits historiques il y a plus de six décennies, et cette influence se manifeste dans le comportement et les décisions politiques des gouvernants, qui cherchent à trouver des fondements dans les textes et chartes de libération. révolution.

Cette influence historique se manifeste dans les tensions et les crises politiques internes, et les conflits entre courants politiques dans le pays en sont souvent nourris, car elle leur offre un terreau fertile en ce qui concerne les questions régionales et ethniques, et dans les questions de langue arabe, d’identité amazighe. , la religion et l’État. En effet, le long éloignement politique de l’Etat algérien entre la première période du colonialisme et l’indépendance (132 ans), n’a pas permis aux Algériens de résoudre ce problème plus tôt.

Par exemple, l’histoire régit encore les relations de l’Algérie avec la France. Aussi, le débat se poursuit entre l’élite politique et les sociétés historiques et culturelles, et entre les institutions du pouvoir en Algérie, sur les circonstances et le contexte dans lequel le traité d’indépendance « Evian » est né entre la direction de la révolution de libération et les Français gouvernement.

Des discussions sont également en cours sur les implications de ce traité, notamment la création d’une autorité centrale, la présence de l’armée au cœur du gouvernement et d’autres, et sur certains de ses résultats, notamment l’octroi de droits et d’intérêts culturels aux Côté français (qui assure que la France continue les essais nucléaires dans le désert, par exemple), ce qui a un impact négatif. Sur le chemin de l’Algérie et a contribué à l’entraver économiquement pendant des décennies, ainsi qu’à influencer la formation culturelle de la génération post-indépendance.

Mais en remontant à cette époque et au contexte des négociations, on comprend qu’il n’était pas facile pour les négociateurs algériens d’obtenir plus que ce qui avait été réalisé, et que le grand objectif, à savoir l’indépendance, avait été atteint.

Beaucoup oublient que cet accord, avec toutes ses implications politiques et culturelles, n’est pas entre État et État, mais plutôt entre un mouvement de libération aux capacités limitées et un État significatif doté d’un pouvoir et de connaissances politiques et techniques.

Par conséquent, il n’est pas possible, moralement et politiquement, de retenir la charge ou la responsabilité de la délégation de négociation sur les points indirects ou les concessions imposées par les conditions des négociations et la nature des négociations en premier lieu. Il est impossible de battre des pères qui négocient patriotiquement sous prétexte d’ignorer un problème. La négociation est appelée négociation, car elle implique des revendications centrales et une discussion sur les limites possibles de la compréhension, et nécessite essentiellement des concessions entre les deux parties.

Si le traité d’Evian a été le principal point de départ de la restauration de l’Etat algérien, il n’a bien sûr pas suffi à restaurer toutes les composantes de l’indépendance nationale. Politique, économique et culturel, car ces efforts sont confiés à la génération de l’indépendance.

À ce stade, il convient de commencer à tenir les autorités qui dirigeaient les affaires de l’État pendant les années soixante pour responsables des mauvais choix, des abus des capacités de l’État et de l’exploitation inappropriée des récits historiques, ainsi que du manque de maturité politique. un système de manière à permettre l’établissement d’un État démocratique et du pluralisme politique (signataire du traité d’indépendance Karim Belkacem, meurt dissident en exil) et un système qui respecte la diversité culturelle inhérente à l’Algérie, et des institutions qui ont la capacité de tenir le pouvoir pour responsable.

Plus important que cela est de s’assurer que les autorités ne renouvellent pas l’alliance avec le mauvais choix.

Charlotte Baudin

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